Sur un ton très sec, Martine Aubry, maire de Lille, a interpellé deux ministres en visite à Lille ce vendredi.
Enervée, agacée, Martine Aubry a sèchement interpellé Nicole Belloubet, ministre de la Justice, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé ce vendredi au moment de leur visite au CHRU de Lille (pour inaugurer le Centre national de ressource et de résilience).
La Voix du Nord a capté un "échange" tendu entre la maire de Lille et ces deux ministres. La première se plaignant notamment de ne pas avoir été mise au courant de cette visite ministérielle : « On ne prévient pas l'ancien monde dont je suis. Je suis maire de Lille et présidente du CHRU et je n’ai pas été prévenue de votre visite, sauf par le préfet hier soir ».
"Le mépris des élus..."
Martine Aubry ne laisse pas les deux ministres répondre et enchaîne en évoquant l'intervention musclée de la police contre des manifestants venus au CHRU de Lille : " J’ai été ministre. Je n’ai pas fait une visite sans qu’il y ait des manifestants. Je n’ai jamais fait charger la police. (...) Ce n’est pas vous. Mais je trouve que ça s’est mal passé. (…) Je trouve que les gens étaient là pour vous accueillir correctement. »
Quatre Gilets jaunes, dont Alexandre Chantry, figure connue du mouvement à Lille, ont été placés en garde à vue après s'être rassemblés avec des soignants du CHRU. La maire de Lille a expliqué à 20 minutes être venue ce vendredi justement à cause de ces interpellations : « De toute façon, je ne suis pas venue pour elles mais seulement lorsque j’ai appris ce qu’il s’était passé avec les manifestants ».
Martine Aubry a poursuivi par un tacle appuyé au gouvernement avant de tourner les talons sans faire la visite avec les deux ministres : « Très franchement, le mépris des élus. Je suis habituée, c’est comme ça en permanence avec ce nouveau gouvernement. Et après on nous parle de République et de démocratie. (...) Je vous souhaite une bonne visite dans ce magnifique CHRU. »
Sa colère est-elle légitime ? Les journalistes ont également été prévenus la veille de ce déplacement, et plus précisément dans un mail reçu à 16h51. Pas vraiment en soirée.
Qui plus est, le service presse de Martine Aubry a indiqué que l'édile avait été prévenue deux jours avant. Et la communication du Centre hospitalier régional, elle, assure qu'elle a été prévenue trois à quatre jours avant.
Sachant que la visite a été improvisée une semaine avant, le timing n'est peut-être pas si serré...