La candidate du Parti socialiste était à Lille ce samedi 23 octobre. Elle en a profité pour dévoiler en détail certaines mesures de son programme pour l'élection présidentielle.
Anne Hidalgo, la maire de Paris, était au Grand palais de Lille ce samedi 23 octobre dans le cadre de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2022 pour laquelle elle est candidate. Précisément, elle a animé par son discours ce que le Parti socialiste (PS) appelle "une convention d'investiture".
Concrètement, Anne Hidalgo a essayé de lancer sa campagne, au moins médiatiquement, après avoir été officiellement désignée par les militants du PS le 14 octobre pour les représenter à la future élection présidentielle. Ce samedi, elle a dévoilé les nombreuses mesures qu'elle compte mettre en oeuvre si elle est élue en avril prochain.
- Le droit de mourir dans la dignité : "avec Anne Hidalgo, on aura cette réforme", a affirmé sur la scène le militant Jean-Luc Romero, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité et une des nombreuses personnes à avoir pris la parole. Il s'agirait de donner la possibilité à ceux qui le souhaitent de choisir le moment de leur mort. Ce n'est pas une surprise, la maire de Paris avait déjà affirmé la volonté de porter cette mesure, notamment sur le plateau de France 3 dans Dimanche en politique, le 10 octobre. Selon elle, cette mesure serait votée au début de son quinquennat.
Élue présidente de la République, je porterai le droit de mourir dans la dignité. C’est quelque chose qui est attendu.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) October 10, 2021
Cette loi devra être faite dès le début du quinquennat, je m’y engage. pic.twitter.com/L9dJmm8eRX
- Sur le plan du logement, elle a promis de développer sur le territoire national l'encadrement des loyers, comme cela se fait déjà dans la capitale ou à Lille. C'est une pratique qui empêche les loyers de dépasser une certaine somme. "Nous garantirons qu'aucun ménage ne soit contraint de dépenser plus d'un tiers de ses revenus pour se loger", a-t-elle calculé.
- Dans son discours, l'ancienne inspectrice du travail a formulé vouloir créer "un service public de la petite enfance et un accès renforcé à la garde d'enfants, notamment pour les femmes seules". Plus globalement dans le domaine de la santé, si elle était élue, Anne Hidalgo ferait de la santé mentale, "une grande cause du quinquennat".
- Concernant la scolarité, elle s'est fixée comme objectif d'abroger Parcoursup (la plateforme qui gère l'affectation des étudiants dans les universités), de créer "un dispositif national d'accompagnement pour les 100.000 jeunes qui sortent du système scolaire chaque année sans diplôme ni formation", et de revaloriser le salaire des professeurs. Elle voudrait le multiplier par deux sur la durée de son quinquennat ou, a minima, l'aligner sur les revenus des salariés qui ont, comme eux, un bac +5.
- Sur la lutte contre le réchauffement climatique, elle se dit "la candidate de l'écologie des solutions". Ce qui signifie pour elle "atteindre la neutralité carbone en 2050, définir un crime d'écocide et créer un ISF climatique (impôt sur la fortune, ndlr) pour les patrimoines qui émettent le plus de carbone".
- Anne Hidalgo désir aussi abaisser l'âge du vote à 16 ans : "qu'est-ce qui justifie que ceux qui sont les plus concernés par les décisions prises aujourd'hui soient exclus du vote ?", a-t-elle justifié.
- Elle a également exprimé vouloir consacrer le droit des femmes et terminer de développer l'égalité entre les sexes : elle a rappelé qu'avec elle "le droit à l'IVG et la contraception seront assurés sur l'ensemble du territoire national". Un loi de programmation serait votée dès l'été pour atteindre l'égalité totale des salaires en cinq ans.
Ce samedi, avant qu'elle prenne la parole, Anne Hidalgo a pu compter sur le discours de soutien de Martine Aubry, la maire de Lille. Les deux femmes se connaissent bien puisque la Parisienne, plus jeune (62 ans), a travaillé pour son ainé (71 ans) lorsque la maire de Lille était alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité (1997-2000).
Dans son discours d'une vingtaine de minutes, Martine Aubry a loué les qualités de la candidate du PS, à qui elle a rappelé "son affection, son amitié et son admiration". Pour elle, il n'y a aucun doute qu'Anne Hidalgo va devenir "la première présidente de la République". "Elle sait garder la nuque raide quand elle sait que ce qu'elle fait est juste", a-t-elle également estimé, paraphrasant François Mitterrand.