L'association Dignité Humaine, qui œuvre contre les inégalités sociales, appelait à se rassembler à 10 heures, ce mercredi 5 juillet, devant le siège du bailleur social Lille Métropole Habitat (LMH), pour dénoncer des "irrégularités" et des "injustices" dans la gestion des habitats sociaux de la métropole lilloise.
"LMH propose une mauvaise gestion des logements sociaux de la métropole. On veut que l'entreprise soit auditée." Ben Ali Brahim, président de l'association Dignité Humaine, qui œuvre contre les inégalités sociales et pour le droit des locataires, parle vite et fort. Il est 10 heures ce mercredi 5 juillet 2023, et une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant le siège social de Lille Métropole Habitat (LMH), à Tourcoing. L'association de Ben Ali Brahim appelait ce jour à un rassemblement devant l'entreprise, pour montrer son désaccord face à la gestion par LMH des habitats sociaux de la métropole lilloise (MEL).
Opacité des entreprises sous-traitantes, "erreurs de comptabilité récurrentes", "charges fictives", "augmentation des charges collectives" sans justifications... L'association, qui tente d’accompagner les demandeurs de logements sociaux dans leurs démarches, déplore le manque de transparence et de communication de LMH.
Des problèmes à répétition
Ben Ali Brahim a commencé à enquêter sur les pratiques de LMH il y a quelques mois, en consultant au cas par cas les résidents de ce bailleur social. "Tout le monde avait au moins un problème à formuler. Et les mêmes revenaient souvent : un radiateur inexistant compté dans les charges, du racisme de la part de responsables d'agence, des hivers entiers sans chauffage car ceux installés initialement sont en fait des cache-misère, des animaux nuisibles…" Le président de l'association déroule la liste.
"Et puis il y a un cruel manque de communication. Par exemple, des personnes ont reçu les factures du mauvais logement pendant plusieurs années. LMH n'en a informé les locataires que très tardivement, et n'a jamais formulé une seule excuse."
Plus de transparence
Lors de ce rassemblement, l'association Dignité Humaine fait également état du manque de retours concernant le financement de 100 millions d'euros accordé à LMH par la métropole lilloise. Prévue pour construire de nouveaux logements sociaux et restaurer les habitats insalubres, selon Ben Ali Brahim, une partie de la somme (36,4 millions d'euros) aurait été utilisée pour construire le siège social du bailleur, à Tourcoing.
"Nous n'avons eu aucune nouvelle concernant les avancées des rénovations, ou l'utilisation de ce financement", énonce le président de l'association, avant de reprendre. "Nous devons faire entendre nos voix pour défendre nos droits de locataires, et inciter les autorités publiques à passer à l'action."
"Nous sommes entre le marteau et l'enclume"
"Notre parc n'est pas en bon état, je ne peux pas dire le contraire. Mais le chantier de rénovation est la priorité absolue." Réagissant à la manifestation de ce matin, Maxime Bitter, directeur général de LMH revient sur les évènements qui ont mené le bailleur à aumenter ses charges - l'un des points d'accroche principaux avec les habitants. "LMH n'a pas pu prévoir l'envolée des prix de l'énergie, d'où l'augmentation soudaine de certaines charges ces derniers mois. Nous sommes entre le marteau et l'enclume, avec d'un côté les locataires et notre volonté de conserver des loyers bas, et de l'autre l'envolée des prix."
Pour essayer d'aider les locataires, Maxime Bitter évoque par exemple la création de permanences et l'échelonnage des paiements. "En tout cas, ce qu'il faut savoir, c'est qu'aucun des euros versés par nos locataires ne va dans la poche de l'entreprise", conclut le directeur général.