Les maires des communes d'Aniche et Somain se sont réunis pour signer une convention dans le cadre de la lutte contre l'habitat indigne. Les deux communes avaient été identifiées comme prioritaire sur le secteur de la Communauté de communes Cœur d'Ostrevent (CCCO).
"L'habitat indigne ce n'est pas d'aujourd'hui, ça fait des années qu'on le traite" explique Xavier Bartoszek, maire de la commune d'Aniche. Et pourtant, avec la commune de Somain, la Communauté de Communes cœur d'Ostrevent (CCCO) et la préfecture du Nord, ils ont décidé d'intensifier la lutte.
Cette convention va permettre d'avoir des outils et une méthode pour être plus efficaces
Xavier BartoszekMaire d'Aniche (59)
Jeudi 21 décembre, ils se sont réunis à Douai pour signer une convention de lutte contre l'habitat indigne qui devrait faciliter la procédure de signalement de ces logements insalubres. "Cette convention va permettre d'avoir des outils et une méthode pour être plus efficaces" ajoute le maire Anichois.
La préfecture et le département du Nord ont fait de la lutte contre l'habitat indigne une priorité de politique publique, dans la mesure où cela constitue un enjeu "de santé publique et de lutte contre les exclusions, explique Pierre Azzopardi, sous-préfet de Douai, c'est plus difficile de réussir dans la vie si vous avez un logement insalubre."
Pour ce faire, a été instituée au niveau départemental une mission interservice de lutte contre l'habitat indigne. Son objectif est d'agir activement sur ce type d'habitat dans des territoires ciblés : ici Aniche et Somain.
Le développement d'un "partenariat étroit" entre les communes et les services publics
Cette convention a été établie entre l'Etat, la CCCO et les deux communes. Avec cette signature, "on mobilise les communes et communautés de communes autour des mêmes thématiques et on leur demande d'informer le grand public sur ces problématiques" précise le sous-préfet. En développant un partenariat étroit avec les communes, cette convention permet de rendre plus efficace le signalement des logements potentiellement indignes, et par conséquent, leur prise en charge.
Cette convention est un outil qui facilitera les échanges entre les collectivités pour agir plus rapidement
Xavier BartoszekMaire d'Aniche (59)
"Il y a toujours eu intervention des communes à ce sujet, tempère le sous-préfet, mais avec cette convention on démultiplie l'action." Concrètement, sont mises à la disposition des communes des fiches de signalement, mais aussi des formations pour le personnel communal.
71 000 logements potentiellement indignes dans le Nord
La question de l'habitat indigne est une problématique majeure pour le Nord. Les derniers chiffres estiment à 71 000 le nombre de logement potentiellement indignes dans le département, soit 8% du parc de logement privé. La moyenne nationale se situe entre 2 et 3%.
Si Aniche et Somain ont été qualifiés de prioritaire c'est parce que dans l'arrondissement de Douai, 3 000 logements potentiellement indignes ont été signalés, dont 1 000 dans la CCCO. Pour Xavier Bartoszek, la lutte contre l'habitat indigne ne date pas d'hier mais cette convention est "un outil qui facilitera les échanges entre les collectivités pour agir plus rapidement".
Cette convention ne va pas rester cantonnée qu'à Somain et Aniche. À l’avenir les communes de Waziers, Sin-le-Noble et Douai devraient pouvoir profiter du même dispositif.