Le 12 novembre 2022, les Lillois étaient restés sous le choc après l'effondrement de deux immeubles de la rue Pierre Mauroy, coûtant la vie à un médecin. Un an après, la ville porte encore les stigmates de cet évènement tragique. Entre travaux, évacuations et mesures à prendre, la mairie de Lille fait le bilan.
Il y a un an, les immeubles situés aux 44 et 42 rue Pierre Mauroy s'effondrent. Si le signalement par trois étudiants d'une fissure géante aux pieds de l'immeuble a permis aux nombreux habitants d'évacuer avant le drame, l'effondrement coûtera la vie à un médecin.
Où en sont les travaux aux 44 et 42 rue Pierre Mauroy ?
À la suite du 12 novembre, d'importants travaux de déblaiement des gravats ont été entrepris par les services de la Ville de Lille. Une grande partie du travail a été réalisée cet été, mais d'importants travaux restent à faire.
"La palissade de chantier qui empiétait sur la rue Pierre Mauroy a été reculée et habillée pour rendre les choses plus attractives, explique Arnaud Deslandes, 1er adjoint. Nous avons encore une question de démolition, et une opération de retrait de gravats."
Si aujourd'hui il est de nouveau possible de circuler dans la rue Pierre Mauroy, "il y a néanmoins encore des difficultés techniques et juridiques" ajoute l'adjoint.
Le cas de la rue Saint Nicolas
Aujourd'hui, la rue Saint Nicolas, située à l'arrière du bâtiment de la Voix du Nord, et qui relie la rue Pierre Mauroy à la rue Neuve est scindée en deux.
Pour la ville, la "rue Saint Nicolas est là où les traces de ce sinistre sont les plus visibles". Au 34 de la rue, des mesures de sécurité ont été prescrites en urgence du fait de désordres structurels. Il est actuellement impossible d'y entrer, "tout le périmètre est fermé, ni passage de piétons, ni passage de véhicules" rappelle le 1er adjoint.
C'est un point dur pour nous
Arnaud Deslandes, 1er adjointA propos de la situation de la rue Saint Nicolas
Néanmoins, les immeubles à sa périphérie sont accessibles, comme ceux situés au 30, 32 et 36. Un cheminement piéton est donc réouvert de la rue Neuve vers les immeubles des 30 et 32 rue Saint Nicolas, et un autre de la rue Pierre Mauroy vers le 36. Avec au centre de ces deux cheminements, une zone inaccessible, face au 34 rue Saint Nicolas. Pour la mairie, cette situation est un vrai "point dur".
2 millions d'euros avancés par la ville
Dans le cadre de mesures diverses et variées d'urgence, de sécurisation et d'étaiement de logements menaçant de s'effondrer, la mairie de Lille a avancé 2 millions d'euros, a annoncé Arnaud Deslandes.
Le 1er adjoint espère un "recouvrement de nos avances auprès des assurances des propriétaires"
Prévenir le danger avec un diagnostic structurel
Pour prévenir de futurs drames, Martine Aubry a sollicité Patrice Vergriete, ministre du Logement pour lui proposer une expérimentation sur le territoire lillois. "Lors de la vente d’un immeuble du 17 ou 18ème, sur lesquels il y a eu beaucoup d’interventions humaines, rendre obligatoire un diagnostic structurel de ces immeubles, comme pour l’amiante et le plomb", rapporte Arnaud Deslandes.
L'idée est que ce diagnostic ait une validité de 10 ans. En revanche, s'il n'est pas concluant, "la ville prendrait les mesures d'urgences qui s'imposent" ajoute l'adjoint.
Quel bilan des évacuations ?
Suite aux effondrements, de nombreux Lillois se sont interrogés sur l'état de leurs logements et les ont signalés à la mairie. C'est le Service Communal d'Hygiène et Santé (SCHS) qui traite ces signalements. Habituellement ce service en gère environ 140 par an. Depuis le 12 novembre dernier, il en a traité "autour de 500" explique la Ville.
Sur ces 500 signalements, 23 évacuations ont été nécessaires. À ce jour, 12 immeubles n'ont pas encore été réintégrés, ce qui correspond à 57 logements et 4 commerces.
Néanmoins, Arnaud Deslandes se veut rassurant, si certains dossiers prennent plus de temps que d'autres à se résoudre, "la ville ne va pas s'effondrer".