"Ma nouvelle héroïne s'appelle Guerrero, ça veut dire guerrier", une belle idée de lecture pour l'été, signée du roi du polar Bernard Minier

Une idée de lecture glaçante pour rafraîchir votre été ? Plongez dans le douzième livre de Bernard Minier, l'un des auteurs de thrillers les plus lus en Europe, traduit en 27 langues. Deux tueurs en série, une héroïne badass, une publication en braille, on vous donne cinq raisons de dévorer "Les Effacées", un livre dans lequel l'auteur retrouve sa nouvelle héroïne, Lucia Guerrero. (Première publication le 14/05/2024).

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Dans son douzième roman à suspense, Bernard Minier met en scène pour la deuxième fois son héroïne espagnole, Lucia Guerrero (dont le nom signifie "guerrier", voir plus loin). Le roi du polar a vendu 6 millions de livres en France et plus d'un million dans le monde. En plein cœur de l'été 2024, nous vous avons listé cinq raisons de plonger dans Les Effacées, un thriller haletant et addictif publié chez XO Editions. 

1. Un auteur primé au succès reconnu

Bernard Minier a d'abord été douanier pendant 26 ans avant de publier son premier roman, Glacé, en 2011. "Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant de m'adresser à des éditeurs, s'étonne-t-il. Je crois que j'ai toujours écrit."

Le succès est immédiat. Non seulement les lecteurs sont au rendez-vous, mais les critiques sont excellentes. Glacé obtient le prix du meilleur roman francophone du Festival Polar de Cognac, il figure dans la liste du Sunday Times des 100 meilleurs polars depuis 1945 et il a même été adapté en série pour M6, avec Charles Berling, Julia Piaton et Pascal Greggory.

C'est dans ce livre que Bernard Minier donne vie à son héros récurrent Martin Servaz, un commandant de police judiciaire du Sud-Ouest de 40 ans, solitaire et perfectionniste, très (trop ?) impliqué dans sa mission et confronté tant à une société de plus en plus violente qu'à ses propres démons.

2. Une nouvelle héroïne récurrente

Si Martin Servaz n'est pas pour rien dans les 6 millions de livres vendus par Bernard Minier, Lucia Guerrero risque de ne pas être en reste. C'est déjà la deuxième fois qu'elle apparaît dans l'un de ses romans. Le premier s'intitulait d'ailleurs Lucia.

Son nom veut tout dire : en espagnol, "guerrero" signifie "guerrier". Lieutenante de police avec un caractère bien trempé, rebelle couverte de tatouages, elle ne transige jamais avec la vérité et dit tout ce qu'elle pense, ce qui n'est pas toujours facile. "C'est quelqu'un de droit mais pas toujours simple à vivre, décrit son créateur. Elle est en conflit avec beaucoup de monde, y compris sa mère, sa sœur, sa hiérarchie... Forcément, quand on dit toujours tout ce qu'on pense ! En même temps, elle a ses failles et ses faiblesses, qu'elle cache derrière cette carapace."

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"Pour moi, confie encore l'écrivain, c'était important de créer un nouveau personnage. Elle est plus jeune que Servaz, c'est une femme, elle est espagnole. Elle maîtrise mieux les nouvelles technologies et elle me permet d'avoir un point de vue différent sur la société, sur ce qui ne va pas, sur la criminalité. C'est donc un angle d'attaque un peu différent, et c'est ça qui m'intéressait. Elle est plus moderne, plus contemporaine, j'ai pu travailler sur une nouvelle psychologie des personnages."

Que les fans se rassurent, Martin Servaz reprendra du service dans le prochain roman, déjà en cours d'écriture et annoncé pour 2025.

3. Deux enquêtes pour le prix d'une

Dans Les Effacées, Lucia Guerrero doit gérer deux enquêtes en simultané. "Le roman s'ouvre sur la première, qui se passe en Galice. Des femmes qui se lèvent très tôt pour aller travailler sont kidnappées sur le chemin du travail et on retrouve leur corps cinq jours plus tard, qui sur une plage, qui dans le godet d'un engin de chantier."

"Ces femmes, ce sont ces invisibles qui se lèvent avant les gens comme vous et moi et qui mettent le monde en place pour que, quand nous nous réveillons, tout fonctionne déjà. Mon héroïne, Lucia, est en train d'enquêter sur ces disparitions quand elle est appelée en urgence à Madrid, où l'une des plus grandes fortunes d'Espagne vient de se faire assassiner dans des circonstances épouvantables. En plus, l'assassin a laissé un message sur le mur de son penthouse qui dit : « Tuons les riches ». La deuxième enquête devient évidemment prioritaire, pas pour Lucia, mais pour sa hiérarchie."

Au-delà du suspense, le roman aborde donc les inégalités de classes, avec une confrontation explosive entre deux mondes opposés.

4. Un thriller hyper documenté

Bernard Minier est réputé pour être précis dans ses descriptions, attaché à coller au plus près de la réalité, grâce à une préparation dense et des repérages sur les lieux de ses intrigues. Il se rend sur place, fait des photos, des croquis, des carnets de voyage.

Lucia est enquêtrice pour la Guardia Civil à Madrid, dans un service qui s'appelle l'UCO, l'unité centrale opérationnelle. "C'est un service d'élite, c'est un peu comme le FBI, explique Minier. On les envoie partout sur les enquêtes complexes. Je suis allé à la rencontre des agents de ce service, j'ai longuement parlé avec eux, on a balayé ensemble ce que j'avais écrit pour voir si ça collait avec la réalité. Il y a des petites choses qu'on a rectifiées, à la marge parce que je travaille vraiment beaucoup en amont."

Avant de décrire un lieu dans un roman, je me rends toujours sur place.

Bernard Minier

Auteur de romans policiers

"J'ai pu voir leurs méthodes de travail. Ce qui m'a étonné, c'est que ce ne sont pas de vieux briscards de la Guardia civil comme on pourrait s'y attendre, non, ce sont des jeunes, qui sortent souvent tout juste d'école de gendarmerie. Il y a même tout un département cybercriminalité sur un étage, avec des vrais geeks, qui m'ont inspiré pour un de mes personnages."

5. Un roman aussi édité en braille

L'engagement de Bernard Minier pour rendre la littérature accessible à tous est fort. Ce dernier a ainsi tenu à ce que son dernier roman soit édité en braille. "Je suis parrain du CTEB, le centre de transcription et d'édition en braille, qui transcrit 200 livres par an. C'est une toute petite association, mais la première de France... Et bientôt la dernière, hélas."

"Ils font des relevés bancaires pour les grandes banques françaises, ils font de la signalétique dans les lieux publics, du marquage d'affaires personnelles, ils font beaucoup de livres pour la jeunesse avec des gravures en relief pour les enfants."

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En France, moins de 6% des livres édités le sont en braille, ce qui complique l’accès à la lecture des personnes ayant une déficience visuelle. À tel point qu'à terme, Bernard Minier craint une forme d'illettrisme chez les malvoyants. "On me parle souvent des livres audio, des logiciels de vocalisation,  comme des solutions miracle, déplore l'auteur, mais cela revient à dire à un enfant voyant que puisqu'il existe des livres audio, il n'a plus besoin d'apprendre à lire et à écrire."

"Je soutiens le CTEB parce qu'il est en danger économiquement. Le ministère de la Culture lui alloue royalement 20 000 euros par an, or le prix de fabrication d'un livre en braille, c'est 750 euros. Impossible de le vendre au prix d'un livre normal sans perdre de l'argent. Le centre a besoin de dons, mais surtout que les pouvoirs publics se mobilisent et c'est ce que j'essaie de faire."

Les Effacées, le douzième roman de Bernard Minier, est publié aux éditions XO. Son prochain thriller attendu pour 2025 verra le retour de Martin Servaz. D'ici là, l'auteur prépare pour la fin 2024 un recueil de nouvelles policières qui se passent en Argentine.

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