Avec la sécheresse, les mouvements des sols argileux sont une véritable menace pour les murs de nos maisons. Des fissures peuvent se créer. Face à ces dégâts, de nombreux sinistrés se retrouvent démunis.
Une fissure sur un mur qui passe d’abord inaperçue, puis qui ne cesse de s’élargir jusqu’à devenir un trou béant. Voilà, comment le cauchemar a commencé pour Dorothée Alloy, propriétaire d’une maison qui s'est fissurée à Douai (Nord). En cause, une sécheresse qui occasionne des mouvements du sol, phénomène particulièrement présent dans les Hauts-de-France, région au sol argileux. Près de 6 000 cas y ont été recensés ces dernières années.
Pour empêcher l'affaissement de sa maison, Dorothée Alloy a dû poser des étais. Au quotidien, elle tente également de limiter les risques en mettant en place de nouvelles habitudes. C'est ce qu'elle explique dans ce reportage France 3 Nord, qui permet également de constater l’ampleur des dégâts :
Un fardeau à l’origine d’un marathon juridique qui s’engage pour tous les sinistrés : "Tant qu’on n’a pas un rapport d’expertise qui nous confirme que c’est dû aux mouvements du sol et qui transmet ce rapport à l’assurance, ça ne bouge pas", déplore Dorothée Alloy. Car sans la reconnaissance de catastrophe naturelle, pas d’indemnités ni de possibilité d’entamer des travaux.
Vide juridique
Pour assister les particuliers en situation délicate, l’association Cat Nat Wannehain mandate des experts indépendants et fournit un accompagnement bienvenu : "Les gens sont démunis et ne savent pas quoi faire. Malheureusement ils écoutent des experts d’assurance qui ne sont pas toujours au fait des catastrophes naturelles et se retrouvent avec des conclusions pas toujours favorables", explique Thierry Paris, président de l’association.
À l’instar de Johanne Legrand, sinistrée de Le Hem (Nord), qui se retrouve pieds et poings liés. Il y a deux ans, après un épisode de sécheresse, elle découvre des dommages sur sa maison, où elle ne peut aujourd'hui plus habiter. Impossible également de vendre ce bien. "J’ai juste peur que ma maison s’effondre", confie-t-elle, la voix pleine d’anxiété, avant de raconter la tentative de reconnaissance menée auprès de l’assurance :
"Le problème n’est pas pris au sérieux immédiatement car c’est une catastrophe naturelle silencieuse, ce n’est pas comme les feux de forêt, ça s’étale sur le temps", déplore Thierry Paris, qui préconise d’être très attentif et d’entamer des démarches dès les premières fissures. Une vigilance d'autant plus importante que les périodes de sécheresse se multiplient et s’intensifient.