Le défi Parki-Roubaix est de retour ce 14 avril 2024 pour la 4e année consécutive. Toute la journée, les participants à l'évènement sont invités à marcher, courir ou nager sur le plus de kilomètres possible pour sensibiliser à la maladie de Parkinson... Car l'activité physique est le seul remède actuellement connu pour ralentir la maladie, encore incurable.
Il est 10 heures à la Citadelle de Lille. Sous le soleil de ce dimanche 14 avril 2024, marcheurs et joggers sont évidemment de sortie. Au milieu des baskets, casquettes et shorts de sport qui transpirent le long de l'esplanade, une jeune femme fait des allers-retours, court, reprend sa respiration, alpague les sportifs du dimanche, le sourire et l'humour aux lèvres.
Un paquet de feuilles dans les bras, Véronique arrête les passants pour leur expliquer sa démarche : informer sur la maladie de Parkinson, "la plus méconnue des maladies connues", dont elle a été diagnostiquée il y a 8 ans.
L'activité physique ralentit la maladie
Trois jours après la journée mondiale de la maladie de Parkinson, instaurée le 11 avril, l'association Parki-Roubaix propose aux habitants de Lille et d'ailleurs de marcher, courir, nager ou pédaler le plus de kilomètres possible, pour sensibiliser à cette pathologie qui touche 270 000 personnes en France. Cette maladie chronique dégénérative est la deuxième cause de handicap moteur chez l'adulte dans le monde.
La plus grande partie du traitement pour cette maladie, à plus de 50% je dirais, c'est le sport. C'est une motivation qui permet aux symptômes de diminuer.
Christophe, atteint de la maladie de Parkinson
Encore aujourd'hui, les chercheurs n'ont pas trouvé de traitement efficace pour traiter cette pathologie, qui est pour l'heure toujours incurable. Mais Christophe, diagnostiqué depuis 8 ans également, l'affirme : "La plus grande partie du traitement pour cette maladie, à plus de 50% je dirais, c'est le sport. C'est une motivation qui permet aux symptômes de diminuer. Ça donne de la dopamine naturelle au cerveau et ça permet de faire travailler les muscles... La maladie de Parkinson ça nous raidit, ça nous contracte les muscles, il faut les assouplir."
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Les jeunes sont aussi concernés
Le trouble le plus connu lié à la maladie de Parkinson reste le tremblement, mais les personnes atteintes peuvent également souffrir de troubles du sommeil, d'anosmie (perte de l'odorat), de dépression ou de troubles de l’équilibre.
"Beaucoup connaissent le nom de cette maladie, mais peu en connaissent véritablement les symptômes", fait savoir Véronique avant de repartir à la poursuite des sportifs de la Citadelle en s'écriant : "Parkinson c'est pas seulement un vieux monsieur qui tremble, ça peut être une femme toute rouge qui vous court après !"
Parkinson c'est pas seulement un vieux monsieur qui tremble, ça peut être une femme toute rouge qui vous court après !
Véronique, atteinte de la maladie de Parkinson
Contrairement aux idées reçues, cette pathologie ne touche pas uniquement les personnes âgées. 17% des patients diagnostiqués ont moins de 50 ans selon l'Institut Pasteur.
Objectif 15 000 km
Alors pour briser ces clichés, le Parki-Roubaix propose depuis 2020 de rencontrer des patients, mais également des médecins du CHU de Lille, qui se sont déplacés à la Citadelle pour l'évènement, organisé le week-end suivant le Paris-Roubaix (ce qui explique le nom du défi). En 2023, les participants avaient réussi à faire grimper le défi à 14 797 km, l'objectif cette année est donc de passer la barre des 15 000. Vers 18 heures, ils avaient dépassé les 10 000 km.
Le principe est simple : après s'être muni d'un dossard (téléchargeable en ligne), les participants peuvent noter dessus le nombre de kilomètres qu'ils ont parcourus dans la journée. Il faut ensuite se prendre en photo avec un grand sourire et joindre l'image à un formulaire en ligne, disponible via le QR code présent sur la feuille de papier.
Les photos seront ensuite assemblées pour créer une "grande mosaïque de sourires" et montrer que, même s'ils ne permettent pas de guérir, la maladie est moins lourde avec de la bienveillance. "L'énergie qu'on n'a pas on la trouve chez les autres, c'est hyper important de pouvoir être entouré", achève Véronique, qui repart en courant de plus belle.