L'épave du sous-marin français La Minerve, disparu en 1968 avec 52 hommes à bord (dont 6 originaires des Hauts-de-France), a été retrouvée au large de Toulon, a annoncé ce lundi la ministre des Armées Florence Parly.
"Nous venons de retrouver la Minerve. C'est un succès, un soulagement et une prouesse technique. Je pense aux familles qui ont attendu ce moment si longtemps", a écrit la ministre sur Twitter.Nous venons de retrouver la Minerve. C'est un succès, un soulagement et une prouesse technique. Je pense aux familles qui ont attendu ce moment si longtemps. pic.twitter.com/pjDnj7lEyb
— Florence Parly (@florence_parly) 22 juillet 2019
L'épave a été localisée à 45 kilomètres de Toulon, à 2.370 mètres de profondeur, par le navire américain Seabed Constructor, arrivé mardi dernier pour participer aux recherches, et dont les drones ont apporté la confirmation visuelle de l'emplacement de la Minerve, a précisé un haut gradé de la Marine
nationale.
52 hommes à bord
Le 27 janvier 1968, le sous-marin militaire, en exercice à une trentaine de kilomètres au large de Toulon avec 52 hommes à bord, avait coulé en quatre minutes seulement. Malgré les opérations de secours aussitôt entreprises, l'épave n'avait jusqu'ici jamais été localisée.
En octobre dernier, des familles de disparus de la Minerve avaient lancé un appel pour que soient reprises les recherches. Nous avions alors rencontré le frère d'une des victimes nordistes de ce drame. Daniel Leprêtre avait 22 ans. Ce quartier-maitre électricien avait laissé derrière lui des parents et un frère alors âgé de 14 ans. Pour lui, la reprise des recherches était un vrai soulagement... "On aura un endroit pour se recueillir, disait-il, anticipant la localisation du sous-marin. On saura vraiment qu'il est là..."
Six hommes originaires des Hauts-de-France étaient à bord : Daniel Leprêtre (Faches-Thumesnil), Francis Leblois (Guesnain), Michel Dannay (Waziers), Jules Descamps (Lille), Patrick Messiaen (Saint-Amand-les-Eaux), Raymond Dumont (Hirson).
L'épave restera dans la mer
Depuis l'annonce par Florence Parly, au début de l'année, de la reprise des opérations de recherche, les spécialistes s'étaient attelés à redéfinir la zone où il était le plus probable de retrouver l'épave. Une série de données ont été repassées en revue au vu des connaissances scientifiques actuelles.
De multiples causes ont été évoquées pour expliquer l'accident: une avarie des deux barres arrière, une collision avec un bateau, l'explosion d'un missile, d'une torpille ou un accident du tube d'aération. Le Seabed Constructor, de la compagnie américaine privée Ocean Infinity, est le navire qui avait déjà retrouvé l'épave du sous-marin San Juan, disparu avec 44 hommes à bord, au large de l'Argentine en novembre 2018.
Pour la Marine nationale, pas question de remonter l'épave... Il s'agssait juste de la localiser en réponse à la demande des familles des 52 victimes de la Minerve.