L'ex-président de la mosquée d’Hautmont expulsé vers l’Algérie

L’ex-président de la mosquée d’Hautmont Abderrahim Sayah soupçonné de radicalisation, a été interpellé puis expulsé hier soir vers l’Algérie, son pays d’origine.

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Il était sous arrêté ministériel d'expulsion. Abderrahim Sayah a été interpellé puis expulsé hier soir vers l'Algérie, son pays d'origine, "sur instruction" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

Quel est le profil d'Abderrahim Sayah? 

Abderrahim Sayah est arrivé en France à l'âge de 5 ans. Père de six enfants français,
l'homme fonde l'association cultuelle "Assalem" en 2014, ouvrant via cet intermédiaire la mosquée "As-Sunnah" de Hautmont. 

Selon les services de l'Etat, l'homme est considéré depuis 2016 comme le leader du salafisme sur le bassin de la Sambre. Il "a pris une part active dans les faits ayant justifié la fermeture du lieu de culte" et a "contribué à la radicalisation" d'un quartier de Maubeuge.

La mosquée "As-Sunnah" fermée 

Ce lieu de culte, "connu pour dispenser un islam salafiste wahabbite" d'après l'arrêté d'expulsion, avait été fermé en 2018. Là bas, des prêches prônant "le jihad armé" et "la violence" envers les juifs et les chrétiens y étaient prononcés, parfois devant près de 200 personnes. 

Lors d'une audience en septembre devant la commission d'expulsion du tribunal de Lille, la préfecture avait pointé les liens d'Abderrahim Sayah avec des personnes radicalisées, dont un jihadiste d'Hautmont présumé mort en Irak. Devant les juges, l'homme avait alors démenti en se qualifiant d'"homme de paix", qui n'avait qu'une "fonction administrative" à la mosquée. 

Dans l'arrêté d'expulsion, on apprend également Abderrahim Sayah s'est en outre "rendu coupable de nombreux délits", les plus récents "spécialement dirigés contre les forces de sécurité et les institutions". 

En décembre dernier, l'hautmontois était interpellé et placé en centre de rétention administrative. 

Le maire d'Hautmont, Stéphane Wilmotte, se dit quant à lui solidaire de la décision prise par le ministre de l'Intérieur : "nous ne pouvons pas tolérer les discours de haine contre la République, ce sont des discours qui viennent à déstabiliser le vivre ensemble."

Je soutiens cette mesure en tant que maire, l’Etat fait beaucoup pour améliorer le vivre ensemble à Hautmont pour le bien de ses habitants

Stéphane Wilmotte, maire d'Hautmont

Cette expulsion n'est pas sans rappeler celle d'Hassan Iquioussen en janvier dernier, vers le Maroc par la Belgique. Selon nos informations, un troisième homme au profil similaire serait dans le viseur des autorités du Nord. "Depuis 2017, grâce à l’action des services (du ministère de l'Intérieur), ce sont 850 étrangers radicalisés qui ont été expulsés" s'est félicité Gérald Darmanin sur les réseaux sociaux. 

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