La grève chez MCA Renault Maubeuge avait débuté vendredi dernier.
Les salariés de l'usine Renault de Maubeuge (Nord) en grève depuis vendredi ont repris le travail ce mercredi, "rassurés" après les annonces du constructeur automobile et du gouvernement, a-t-on appris de sources syndicales.
"Nous avons eu des nouvelles rassurantes dont on a fait part aux salariés, même si on reste méfiants. Nous avons gagné la bataille, mais nous n'avons pas gagné la guerre", a déclaré Yannick Charlesege (CFTC). "Suite aux engagements de Renault et du gouvernement, les salariés ont décidé de reprendre l'activité sur le site de Maubeuge", a confirmé Jérôme Delvaux (CGT).
En difficulté financière et victime de l'effondrement du marché automobile, Renault avait annoncé vendredi la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, avec des départs volontaires et sans licenciements, dans le cadre d'un plan d'économie jusqu'en 2023. L'entreprise avait sollicité en avril un crédit garanti par l'État, premier actionnaire du groupe, mais le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait jusqu'ici réservé
sa signature, réclamant une amélioration du dialogue social et des engagements sur l'emploi en France, notamment à l'usine de Maubeuge (Nord), menacée par un projet de fusion avec le site de Douai, à 70 km de distance.
"Nous avons demandé à Renault de préserver l'emploi et les capacités industrielles à Maubeuge au-delà de 2023, et nous avons obtenu un accord
sur ce sujet", s'est félicité mardi M. Le Maire lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"L'enjeu, c'est la survie"
"Je signerai à la suite de cet accord le prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros, a-t-il ajouté. Renault perd de l'argent chaque mois, (...) des centaines de millions d'euros (...). L'enjeu aujourd'hui, c'est la survie". Le ministre avait rencontré dans la matinée des représentants syndicaux et la
direction du groupe au losange ainsi que des élus locaux.
"C'est une bonne nouvelle. L'État nous soutient et j'en suis très reconnaissant", a réagi le président de Renault Jean-Dominique Senard sur France Info. Ce prêt bancaire garanti, "si nous l'utilisons, sera remboursé par Renault. Nous nous ferons un point d'honneur à ce qu'aucun euro du contribuable ne soit utilisé pour Renault", a-t-il souligné.
M. Senard a également rappelé que le plan annoncé vendredi n'était pas lié à la pandémie de Covid-19, mais était prévu avant la crise pour rationaliser un outil de production devenu surdimensionné. Dans le cadre de ce plan d'économies de 2 milliards d'euros, le groupe au losange envisage notamment de transférer la production des utilitaires électriques Kangoo de l'usine de Maubeuge (1.700 salariés, 2.100 avec les intérimaires) vers celle de Douai.
Samedi, des milliers de personnes avaient manifesté à Maubeuge où l'usine Renault était à l'arrêt depuis vendredi matin.