Prison de Maubeuge : les surveillants inquiets après la découverte d'un taser projeté par-dessus l'enceinte

Une découverte rare et inquiétante, même si les projections par-dessus les murs des prisons se multiplient.

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Les surveillants du centre pénitentiaire de Maubeuge ont eu une drôle de surprise, cette nuit, après avoir découvert un taser dans un "colis" projeté par-dessus l'enceinte de l'établissement et destiné à l'un des détenus de la prison.

Une découverte aussi inquiétante que rare, selon le syndicat FO Pénitentiaire qui s'est alarmé dans un communiqué. "On ne va pas se cacher que depuis la fermeture des parloirs, il y a une forte augmentation des projections dans l'enceinte", souligne Christophe Muzzolin, secrétaire local à Maubeuge. Leur réouverture le 13 mai, dans des conditions sanitaires strictes pour empêcher la propagation du Covid-19, empêche toute tentative d'introduction d'objet.

Mais ces projections concernent généralement "de la téléphonie et des stupéfiants", et "la découverte de cette nuit porte beaucoup d'interrogation."
 
 

Quand les détenus "partent à la pêche" depuis leur cellule


Le taser est une arme de catégorie B, c'est-à-dire que son acquisition et sa détention sont soumises à une autorisation, au même titre qu'une arme de poing ou qu'un fusil. "On retrouve parfois des couteaux en céramique, mais le taser... quelle est son utilité ?" se demande le surveillant. "Est-ce qu'il y a un projet envers le personnel ? Entre détenus ?"

D'où l'inquiétude du personnel, selon le syndicaliste. "Est-ce qu'il faut attendre qu'un agent soit pris avec un taser autour du cou, ou qu'il y ait une prise d'otage pouvoir mettre en place un dispositif ?" interroge celui qui demande une fouille de l'établissement et davantage de moyens pour empêcher ces projections.
 
Malgré la pose de glacis, malgré l'installation de clôtures électriques, "ils arrivent à projeter depuis l'extérieur !" Pire encore, les détenus eux-mêmes parviennnent à récupérer certains colis qui tombent dans les zones neutres. "Avec des draps, avec une fourchette, ils partent à la pêche !" Même les fenêtres en caillebotis, faciles à dégrader, n'y changent rien.

 

Pas d'éclairage aux alentours


"On a des pistes", soutient Christophe Muzzolin. "Un gros grillage de 5 à 6 mètres de hauteur a été installé, mais il n'y a aucun éclairage qui permette de voir si quelqu'un arrive pour projeter quelque chose", dans les champs qui entourent la prison. Cette nuit, le taser n'a pu être découvert que sur la suspicion d'un surveillant, après avoir détecté le phare lointain d'une voiture.
 
"On soumet les idées et on en arrive toujours à des histoires de budget", déplore Christophe Muzzolin, qui attend un "geste fort" de la part de sa direction.
 
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