Les propriétaires de chevaux dans les Hauts-de-France sont dans l'angoisse permanente, après les agressions en série perpétrés depuis plusieurs semaines à l'encontre des équidés. Reportage à Feignies, près de Maubeuge.
"Ici elle avait des trous, on rentrait nos doigts. Et ici, elle a été scalpée". Jonathan Lefèvre, propriétaire de chevaux à Feignies (Nord), n'a pu que constater les blessures à l'arme blanche infligées ces dernières semaines à sa jument, agressée à plusieurs reprises.
Une vingtaine de cas de chevaux mutilés sont à ce jour à déplorer dans les Hauts-de-France. Personne n'a pour l'instant été interpellé.
19 enquêtes de gendarmerie sont ouvertes (3 dans l'Oise, 6 dans l'Aisne, 4 dans la Somme, 2 dans le Pas-de-Calais, 4 dans le Nord), et elles s'annoncent difficiles : "On a des difficultés à trouver des témoins, parce qu'on est dans des secteurs ruraux, parfois isolés. On a des difficultés à trouver des indices, parce qu'on est dans un milieu naturel", déplore Jérôme Tabariès, officier de communication de gendarmerie pour les Hauts-de-France.
Nuits blanches
Pour ces éleveurs, c'est un véritable cauchemar éveillé. Beaucoup d'entre-eux ne dorment plus, pour surveiller les pâtures."A part être là tous les jours, comme je le fais depuis toujours, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Cette nuit on a fait des rondes, on est même resté ici dans le box, on a tout déblayé pour pouvoir mettre la voiture pour pouvoir dormir près d'eux mais... On ne sait pas quoi faire", dit Jonathan, désemparé.
Non loin de là, Rémy Drombois, propriétaire de chevaux lui aussi, a décidé de prendre une mesure radicale, pour protéger ses bêtes. "Logiquement, ils doivent rester ici encore un bon mois. Mais comme on est loin des habitations, loin de tout, on va arrêter le pâturage".
Au-delà de l'angoisse éprouvée par ces propriétaires, c'est l'incompréhension totale qui prédomine. Qui et pourquoi, peut-on s'en prendre de cette façon à tous ces chevaux ?