En mai 2016, Mélinda, une enfant de 19 mois, succombait des suites de ses blessures, après avoir été ébouillantée dans le bain par son beau-père. La mère de l'enfant, condamnée en première instance pour non-assistance à personne en danger, avait fait appel du verdict.
Le 22 mars, devant la cour d'appel de Saint-Omer, une nouvelle épreuve commence pour un père en deuil. La mère de Mélinda, 19 mois, morte ébouillantée par son beau-père en mai 2016 à Neuf-Mesnil, y fera face à la Justice pour la seconde fois. En octobre 2020, elle avait été condamnée à 18 ans de prison pour défaut de soin et non-assistance à personne en danger. Ana Maria Barbosa de Sousa avait fait appel de ce verdict, ne s'estimant "pas responsable des faits".
Avec elle, deux autres personnes avaient été condamnées dans cette affaire : le proche qui logeait le couple, et bien sûr le beau-père de Mélinda pour "torture ou acte de barbarie ayant entraîné la mort". Jason Odin avait écopé d'une peine de prison de 25 ans, assortie d'une peine de sûreté de dix ans. Le père de Mélinda s'était constitué partie civile.
Mélinda, un calvaire de 17 heures
Lors du procès en première instance, il avait dû quitter la salle, alors que les experts brossaient le portrait du calvaire enduré par son enfant. Ebouillantée lors d'un bain dans une eau à 65 degrés, la petite avait agonisé 17heures durant sans que sa mère ni le logeur ne fassent appel à un médecin, malgré ses cris et ses vomissements. La cour avait estimé qu'Ana Maria Barbosa de Sousa n'avait pas pu ignorer la souffrance de la fillette. "Elle a préféré faire passer son couple avant sa fille, jusqu'à en causer la mort" avait plaidé l'avocat général. Des traces d'anciennes violences ont d'ailleurs montré que l'enfant avait déjà été gravement maltraitée avant cette nuit tragique. Le grand-père de Mélinda avait notamment tenté d'alerter les services sociaux.
Pour les trois avocats de la défense, le procès avait été l'occasion de souligner la "misère morale, intellectuelle et financière" des accusés, marqués par un parcours de vie difficile et, dans le cas de Jason Odin, conditionné par une légère déficience intellectuelle. Ils ont estimé que le couple n'était simplement pas apte à s'occuper d'un enfant. Une thèse qui n'a pas été retenue, comme en témoigne le verdict de première instance.
Me Hugo Van Cauwenberge, l'avocat du père de Mélinda, se dit "confiant" quant au verdict de ce procès en appel. "Ce qui est navrant c'est qu'on doive revivre ça. Même quand on est aguerri à la matière, on est dans le summum de la cruauté. Nous sommes abasourdis" a-t-il confié auprès de France 3.