Des températures matinales négatives, des vergers proches de la floraison, les arboriculteurs des Hauts-de-France restent vigilants et préparent une parade afin de limiter les dégâts que le gel pourrait occasionner.
Dans son verger, Franck Tellier, arboriculteur à Le Quesnoy dans le nord, démarre la machine. C'est le dernier rempart contre les potentiels dégâts du gel, un ventilateur géant qui à l'aide d'un moteur rabat de l'air chaud au sol.
Cet arboriculteur réalise les tous derniers réglages pour se préparer à d'éventuelles nuits difficiles. "Cette nuit, ils prévoient une température de moins deux degrés, on est prêt. En théorie, avec ces prévisions là, nous ne sommes pas censés intervenir mais ce sont des prévisions et parfois on peut être surpris et avoir bien plus froid que ce que les météorologues prévoient."
"Il y avait 20 ans, on connaissait une année de gel tous les 10 ans. C'est 5 dernières années, nous avons eu 4 années de gel.
Franck Tellier - Arboriculteur à Le Quesnoy
Car avec le réchauffement climatique et donc les hivers plus doux, ces pommiers sont en danger, ils fleurissent de plus en plus tôt. "Il y a vingt, trente ans, en tout cas c'est ce que mon père disait, c'est que l'on était inquiété d'une année de gel tous les dix ans par exemple. Alors que là, sur les cinq dernières années, on a eu quatre années de gel donc c'est assez compliqué."
Il n'y a pas grand chose à faire contre la météo (…) il faut être optimiste et croiser les doigts.
Olivier Fricher - Arboriculteur à Aubry-sur-Hainaut
À Aubry-du-Hainaut, Olivier Fricher est arboriculteur depuis prés de vingt ans. L'année dernière, il a perdu 45% de ses récoltes à cause du gel, 30% en 2021, encore un hiver similaire et il rendra son tablier. "Plus les années passent et plus c'est compliqué, quand ça n'est pas la sècheresse, c'est la tempête, quand ça n'est pas la tempête, c'est le gel. Il n'y a pas grand chose à faire contre la météo ! On ne peut même pas se remettre en cause du jour au lendemain. Il faut croiser les doigts. Être optimiste et croiser les doigts."
Rester optimiste alors que l'angoisse monte, c'est dans quinze jours que ses arbres fruitiers seront en pleine floraison. L'arboriculteur envisage déjà des feux de paille pour tenter de sauver ses deux hectares.
Un reportage de Laurie Colinet et Bertrand Théry.