Migraine : une maladie invisible et invalidante qui touche un grand nombre de personnes dans les Hauts-de-France

La migraine est classée par l’Organisation mondiale de la santé comme étant la deuxième maladie invalidante au monde. Dans les Hauts-de-France, 64 % des personnes interrogées se disent concernées, à titre personnel ou via un proche. Outre son impact sur la qualité de vie, la migraine a un fort retentissement sur la vie professionnelle.

En France, la migraine concerne 11 millions de personnes. Les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes. C'est le cas de Morgane Rivera Vargas, 33 ans. Les premières crises sont arrivées alors qu'elle avait une vingtaine d'années. Elles ne l'ont plus quittée. Pire, elles ont transformé sa vie en combat. 

Les Hauts-de-France plus concernés

Pendant des années, elle a dû vivre avec la douleur, un brouillard mental permanent et la fatigue qu'elle engendre. Une fatigue qui réenclenche des crises. Un cercle vicieux, infernal. À tel point qu'elle a été en arrêt maladie pendant près d'un an et reconnue handicapée à 50%.

Comme elle, ils sont des milliers dans les Hauts-de-France à souffrir de migraines. Le chiffre est important. 45 % des habitants de la région se disent touchés personnellement par des épisodes migraineux. Contre 39 % au niveau national. 

C'est ce que révèle l'étude réalisée par l'institut de sondage Opinion Way, l'entreprise Pfizer, avec le soutien de l’association La Voix des migraineux. Quatre mille personnes ont été interrogées à l'occasion de la journée mondiale de solidarité pour la migraine, vendredi 21 juin.

À travers cette étude, les personnes touchées par les migraines estiment à 83 % que la maladie les contraint à limiter leur vie sociale et familiale, allant parfois jusqu'à développer un sentiment d'exclusion. 

Les patients estiment aussi être mal compris, ressentent un sentiment d'injustice (77% des interrogés) voir se disent stigmatisés par des proches ou dans le monde du travail.

Quelle est la différence entre maux de tête et migraine ?

La migraine se définit, dans un premier temps, par sa durée, "entre 4 et 72 heures", explique le Professeur Christian Lucas, neurologue au CHU de Lille.

Ensuite, il faut ressentir au moins deux des quatre symptômes suivants : 

  • des douleurs situées d'un côté (dans 30 % des cas, cela peut-être des 2 côtés)
  • des maux de tête battants, qui tapent dans la tête
  • des douleurs modérées à sévères (qui entravent toute activité)
  • une douleur qui augmente lors d'un effort

Des douleurs combinées à un des deux symptômes suivants :

  • des nausées ou vomissements
  • une gêne à la lumière et au bruit (les migraineux ressentent souvent le besoin de s'isoler dans le noir).

Que faire en cas de migraine ?

Tout d'abord, explique Christian Lucas, il faut confirmer le diagnostic avec un médecin, qui pourra prescrire des médicaments efficaces en cas de crise migraineuse.

Mais, ajoute le neurologue, pour les patients atteints de crises fréquentes et régulières, il est important de prendre un traitement prévention de la migraine, tous les jours pour espacer les crises. Son message est clair : consultez votre médecin généraliste ou un neurologue. Puisque la maladie est neurologique d'origine génétique.

Des traitements pas toujours remboursés

Contre la migraine, il existe un certain nombre de médicaments qui fonctionnent pour atténuer les crises. Mais aucun traitement ne guérit la migraine. 

Certains patients, et c'est le cas de Morgane Rivera Vargas, ont des formes sévères et réfractaires aux traitements. Elle a cru un temps que la maladie allait lui voler toute sa vie. Mais aujourd'hui, elle a retrouvé un semblant de normalité et repris le travail, grâce à des anti-CGRP, combinés à un bêtabloquant et un antidépresseur. Ensemble, ces trois médicaments lui permettent de n'avoir des migraines "que" deux semaines par mois.

Le souci, c'est que les anti-CGRP, destinés aux cas les plus résistants, ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. C'était pourtant pour Morgane, "son dernier espoir". "Cela consiste en une injection, une fois par mois" explique-t-elle. "Mais il coûte 250 euros et sans lui, je ne travaille pas". Alors, elle ne comprend pas qu'il soit" remboursé dans toute l'Europe, sauf en France", fulmine-t-elle.

La migraine touche aussi les enfants

Le professeur Christian Lucas explique que si 12 à 21 % des adultes sont concernés, près de 5 % à 10 % des enfants aussi subissent des migraines, dès 3 / 4 ans.

C'est aussi un des combats de Morgane Rivera Vargas, au sein de l'association La Voix des migraineux. Bénévole, elle milite pour que la prise en charge des enfants soit plus adaptée, notamment à travers des PAI (projet d'accueil individualisé) à l'école.  

Les symptômes sont sensiblement différents de ceux des adultes : elle touche les 2 côtés du crâne, le visage est pâle, les enfants se plaignent de troubles digestifs (envie de vomir, par exemple). Les crises sont aussi plus courtes, de 1 à 24 heures. Enfin, le sommeil calme les crises chez les enfants. 

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