Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, a signé mardi au côté du maire écologiste de Grande-Synthe Damien Carême la prolongation de la gestion du camp de réfugiés pour six mois supplémentaires avec pour objectif de réduire sa capacité.
Cet avenant à la convention tripartite signée en mai 2016 entre l'Etat, la Ville de Grande-Synthe (Nord) et l'Afeji, l'association agréée pour gérer le camp, a également pour ambition d'améliorer les conditions d'accueil et la sécurité de ses habitants. "Nous ne voulons pas procéder à un démantèlement de ce camp mais nous diriger vers une trajectoire de diminution de sa capacité pour arriver à 700 personnes" contre 1 500 aujourd'hui, a déclaré la ministre Emmanuelle Cosse. Elle écartait ainsi l'idée d'un "démantèlement le plus rapidement possible" du camp, émise mercredi par son collègue de l'Intérieur Bruno Le Roux.
3 millions d'euros supplémentaires
"Je salue le courage et la pugnacité de Damien Carême qui fait honneur à la République. Lui a pris ses responsabilités pour sortir ces personnes de la détresse, c'est pourquoi nous lui renouvelons notre confiance et notre soutien financier", a poursuivi la ministre. L'Etat s'est engagé jusqu'au 31 août à financer ce camp humanitaire aux normes internationales, ouvert en mars 2016 par la municipalité EELV, à hauteur de 3 millions d'euros supplémentaires dont 250 000 euros alloués à l'alimentation.A la suite du démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre, située à une quarantaine de kilomètres plus à l'ouest, la population du camp a augmenté de 700 pour atteindre plus du double aujourd'hui. M. Carême a pour sa part renouvelé son appel à d'autres élus locaux "pour oeuvrer à accueillir" des réfugiés dans leurs communes: "partout, je rencontre des élus qui ont ouvert des CAO et sont contents car ils voient la solidarité qui s'est mise en place. Cela apporte beaucoup à une collectivité".
Le camp reste "une solution d'urgence"
Soucieuse de parvenir à réduire sa capacité, Emmanuelle Cosse a rappelé que le camp n'était "qu'une solution d'urgence" et que chaque migrant devait se faire accompagner "vers une solution pérenne" dans des centres d'hébergement. L'Etat entend "maintenir a minima 10 000 places en centres d'accueil et d'orientation (CAO)" auxquelles s'ajoutent les 40 000 places disponibles en CADA (pour les demandeurs d'asile) où "plusieurs milliers de places vont encore s'ajouter d'ici quelques mois", a-t-elle assuré."Il y a des choses inacceptables qui se passent dans ce camp (...) car malheureusement des réseaux mafieux veulent faire de l'argent sur la misère humaine. C'est une bataille de tous les jours dont s'occupent les services de justice et de police", a ajouté la ministre en référence aux incidents survenus mardi soir.