Mobilisation contre le suicide assisté dans 50 villes de France

L’association Alliance Vita organisait ce samedi 2 décembre un happening simultané dans 50 villes, dont Lille et Boulogne-sur-mer. Les bénévoles alertent sur les dangers du suicide assisté et de l’euthanasie, et plaident en faveur d’un développement des soins palliatifs.

Sur la place Saint-Maurice lilloise et la Grande rue boulonnaise, une trentaine de personnes portent un masque, encadrent leur visage de leurs deux mains et portent un cri scénarisé. L’happening est librement inspiré du célèbre tableau “Le Cri” de l'impressionniste Edvard Munch. Cette peinture représente “une crise d'angoisse existentielle” et un personnage “hanté par la mort, la maladie et la souffrance” explique Antoine, infirmier et bénévole de l’association Vita 62.

Pour les 800 membres des équipes locales VITA mobilisées pour ce happening, il s’agit “d’alerter ce que pourrait être la société si on ne faisait plus de prévention au suicide mais qu’on l’assisterait médicalement” détaille Antoine. Cette duplicité des évènements “permet de donner du poids à l’action par la multiplication” explique son homologue lilloise, Nathalie.

 

Après la scénographie, les bénévoles sont allés à la rencontre des passants pour sensibiliser, tracter et discuter. En ce jour de marché tant à Lille qu’à Boulogne-sur-mer, les militants de l’association VITA expliquent aux passants l’importance de déployer les soins palliatifs alors qu’encore 22 départements français sont dépourvus d’une unité dédiée. Ce développement concret “permettrait de soulager les souffrances” alors que le projet de loi sur la fin de vie “remet en cause tout le travail réalisé dans la prévention au suicide” s’insurge Antoine. L’infirmier considère que le “suicide ne peut être que médicalement évité, et non assisté” car le but de la médecine est de “soigner au mieux les gens”, pas de “participer à la mort de quelqu’un”.

Nathalie était étonnée de rencontrer des passants qui “s’arrêtent, applaudissent ou tendent les pouces en soutien, rare et franc.” Lors des échanges et partages d’expérience, elle tient à donner des éléments de réflexion sur le sujet de la fin de vie. Elle essaye de faire comprendre “l’incompatibilité de la sensibilisation au suicide via le travail de terrain et le vote de la loi qui l’autorise.” La bénévole voit dans cette porte ouverte au suicide assisté et à l’euthanasie un “risque d’ouvrir la porte du suicide en ruinant le travail des professionnels.” Face aux passants que Nathalie dit réceptifs, elle insiste sur “l’urgence d’aider et d’écouter les personnes en souffrance”, rappelant que “le suicide est un drame et un échec pour la société.

Alors que le projet de loi sur la fin de vie sera traité en conseil des ministres dans le courant du mois de décembre, Nicolas estime que le “timing est mal venu.” Il préférerait que le gouvernement “se concentre sur la crise de l’hôpital” avant de vouloir “d’autant plus fragiliser le système” avec la loi sur la fin de vie. Prévu au Parlement au premier trimestre 2024, le projet de loi va “raviver les débats de la société civile” selon l’infirmier. En attendant son adoption ou non, les médecins peuvent utiliser, afin de soulager les patients, la loi Claeys-Leonetti de 2016, permettant la “sédation profonde et continue jusqu’au décès” explique Antoine.

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