Moisson du blé : les agriculteurs du Nord déplorent des récoltes décevantes

La pluie et le vent qui se sont déversés sur les Hauts-de-France ces dernières semaines ont provoqué un retard de la moisson du blé... Mais également une baisse de quantité et de qualité des productions, provoquant une chute de 5 à 10 % des rendements chez les céréaliers.

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Dans les champs de l'Avesnois, les derniers ballots de paille sont doucement acheminés jusque dans les fermes pour clore la saison des moissons. Au travail depuis l'aurore ce samedi 19 août 2023, les ouvriers agricoles se pressent pour rattraper le retard qu'ils ont accumulé ces dernières semaines.

Pourtant au mois de juillet, la moisson de 2023 avait bien commencé dans le département du Nord. Mais la pluie et le vent qui ont essoré les Hauts-de-France ces dernières semaines ont repoussé le ramassage du blé à la mi-août, achevant la saison tardivement.

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Jean-Christophe Rufin, responsable syndical FDSEA 59 montre la différence dans la paille récoltée avant et après la pluie. ©France Télévisions. S. Rosenstrauch et G. Lavialle

Du retard qui s'accumule

"Le secteur de l'Avesnois et celui situé sur la bordure maritime ont commencé leur moisson aux alentours du 15 et du 17 juillet mais ont rapidement été bloqués par les pluies. Ce qui explique le retard actuel", justifie Jean-Christophe Rufin, agriculteur de Mairieux et responsable syndical de la FDSEA 59 (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles).

Un retard "qui met la pression" selon le responsable syndical : "On a jusqu'au 15 septembre pour planter des cultures qui servent à capter l'azote resté dans le sol." Mais avant cela, les agriculteurs doivent achever de rentrer le blé, épandre les fumiers et les lisiers, puis travailler la terre de leurs champs. "Surtout, on essaie de travailler vite, car la météo peut changer d'un moment à l'autre."

250 à 350 euros perdus par hectare

En plus du retard pris sur leur calendrier, le responsable syndical du Nord fait état d'une perte de rendements, également liée aux intempéries survenues cet été. "La pluie et le vent ont couché les céréales dans les champs et fait germer le grain, comme si on l'avait replanté." Tous ces grains de blé entrent alors en état végétatif, et ne sont plus propres à la consommation humaine.

Ce à quoi s'ajoutent "les grains que l'on n'a pas su ramasser puisqu'ils étaient sur le sol", provoquant "une belle perte cet été", selon Jean-Christophe Rufin. "On l'estime entre 5 et 10% selon les variétés et les parcelles."

"La pluie et le vent ont couché les céréales dans les champs et fait germer le grain, comme si on l'avait replanté."

Jean-Christophe Rufin, délégué syndical FDSEA 59

La baisse de rendements et de qualité des grains équivaut finalement "à une perte d'à peu près 250 à 350 euros de l'hectare", indique le syndicaliste du Nord. Une année qui reste "dans des moyennes basses", mais un désastre quand on la compare à l'excellente année 2022. "Et pourtant, les pluies ne sont arrivées que 3 ou 4 jours plus tôt", plaisante amèrement le céréalier.

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