Nord : des mines de charbon oubliées près de Valenciennes, quels sont les risques sur la commune d'Hasnon ?

A Hasnon, près de Valenciennes, un nouveau puits de mine du 19e siècle a été découvert à quelques mètres d’un autre accès aux sous-sols, le 22 juillet 2020. Certains habitants se demandent quelle est l'ampleur réelle de ces anciennes exploitations du charbon sous leur maison.
 

"J’habite très près de cet ancien puits de mine, je ne suis pas très rassurée qu’on découvre d’autres constructions d’exploitation minière."… "Faut néanmoins reconnaître que, lorsqu’il n’y avait que de la tôle pour couvrir ce puits, nous pouvions apercevoir une partie voutée à quelques mètres de profondeur, c’était du bel ouvrage. Malheureusement, lors des travaux de sa découverte en 2017, celle-ci s’est écroulée. Ce deuxième puits est une surprise, peut-être s’agissait-il d’un site de formation à la construction d'une fosse…"

Que cette habitante d’Hasnon soit rassurée ; il s’agit d’une des trois tentatives d’exploitation minière entreprises entre 1838 et 1844 dans le sous-sol de cette commune du Valenciennois. On appelle ce type de construction une avaleresse ; elle ne devient une fosse, avec éventuellement des galeries sous-terraines, qu’à partir du moment où l'exploitation du charbon est jugée suffisamment rentable. Ce ne fut pas le cas à Hasnon.

 "En réalité, l’hypothèse la plus probable, précise Virginie Malolepszy Directrice des archives du Centre Historique Minier de Lewarde (dans le Nord, près de Douai), c’est qu’à cette époque il était déjà courant, avant que cela ne devienne obligatoire au début du 20e siècle, qu’un second percement soit réalisé en parallèle d’un puits.

La principale difficulté d’accéder à des strates en profondeur, est de pallier les infiltrations d’eau. Vous voyez, si vous construisez un château de sable au bord de mer, vous creusez, l’eau apparaît, s’infiltre et fragilise l’édifice, c’est le même principe."

C’est déjà l’époque du "charbon-roi"

"Les ingénieurs des mines ont dû relever des défis technologiques complexes, poursuit la Directrice des archives, l’innovation était une nécessité. Les ouvrages miniers sont donc à la pointe de la technologie de leur époque. Dans ce milieu du 19e siècle, l’homme maîtrisait la machine à vapeur, la demande en charbon était déjà très forte, c’est déjà l’époque du "charbon-roi"."

Si cette avaleresse des Tertres à Hasnon étonne par sa technologie avancée pour un ouvrage de 1838, il faut se souvenir que la Compagnie des Mines d’Anzin, toute proche, avait déjà presque cent années d’existence et s’était déjà distinguée comme la première compagnie des mines de France.
Cette hypothèse d'un puits "d'aréage" est l'objet d'investigations en cours de préparation sous la houlette de la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement).
Contrairement à l’avaleresse des Tertres, celle des Près Barrés (1939) et celle des Bouils ou des Boules (1840) bien que répertoriées sur Hasnon, n'offrent, pour l’heure, aucune trace visible qui indiquerait avec précision leur position.Dans le Nord Pas-de-Calais, les emplacements précis de 465 puits de mine sont clairement répertoriés, mais il reste 391 ouvrages dits "localisés" ; des puits de mine dont les coordonnées précises n'ont pas encore été établies.

Une bonne partie du patrimoine minier du Nord Pas-de-Calais reste donc encore à (re)découvrir.  

 
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