Fermé en juin 2021, le mythique café des orgues d'Herzeele n'a finalement pas joué sa dernière note. Il a été racheté par la municipalité, qui cherche déjà un gérant pour faire revivre ce lieu de patrimoine unique au monde.
Patricia Debaque n'était plus entrée dans ces lieux depuis plus de trois ans. C'était avant la pandémie de covid-19. Ce 8 avril, l'ancienne serveuse retrouve son ancien poste de travail : le mythique café des orgues, à Herzeele.
"Voir la salle comme ça, franchement, ça me fait mal au coeur. Il y a beaucoup de souvenirs, j'ai passé mon enfance ici" s'émeut-elle devant les tables et les chaises désertées. Le sentiment est tout aussi prenant pour Yves Devecq, son ancien collègue. "J'ai la gorge serrée là. Ça fait très mal, confie-t-il. Ça a été toute ma vie, depuis l'âge de 15 ans".
Le café est un morceau de patrimoine. Il a ouvert en 1965 et a vu plusieurs générations défiler sur la piste de danse. Curiosité flamande pur jus, il a attiré des visiteurs du monde entier. Mais en juin 2021, la mort du propriétaire, Bernard Ameloot, met fin à la fête. L'établissement est mis en vente par ses héritiers.
Un lieu unique au monde sur le point de revivre
La café attire les convoitises, et en premier lieu celles de la mairie, bien décidée à garder dans son giron le joyau patrimonial. "C'est important que cela reste à la commune, sachant que ces orgues Mortier sont de 1912, 1926 et 1939. Il n'en existe quasiment plus, une vingtaine à travers le monde. Trois dans un même lieu, c'est exceptionnel", plaide le maire du village, Stéphane Francke.
D'autant que ces orgues sont en parfait état de fonctionnement : un petit tour de manivelle d'Yves, et la musique repart comme à l'époque. Valses, tubes de l'époque, chansons du carnaval de Dunkerque, tangos... Tout le répertoire est là.
Les orgues pourront continuer de jouer : la mairie vient de racheter le café via l'établissement public foncier des Hauts-de-France. Elle n'en deviendra officiellement propriétaire qu'en 2026, mais l'appel d'offres a déjà été lancé pour lui trouver un gérant. Déjà huit personnes se sont manifestées pour être les nouveaux - et heureux - propriétaires de ce morceau d'histoire.