Face aux difficultés d'approvisionnement, les cinq préfectures des Hauts-de-France facilitent l'accès au carburant pour les professionnels de secours et de santé. Certaines communes s'organisent aussi.
Trois semaines après le début de la grève dans les raffineries ExxonMobil et TotalEnergies, la préfecture de la Somme met en place jeudi 13 octobre un dispositif pour faciliter l'accès au carburant au bénéfice des professions de santé, de sécurité, de secours ou encore de pompes funèbres.
Une stratégie déjà en place dans les quatre autres départements des Hauts-de-France depuis le début de semaine.
Coupe-file et horaires dédiés
Des stations-services définies en lien avec les préfectures proposent des coupe-file à des horaires spécifiques. Mais, la communication diffère.
Dans la Somme, l'Oise et l'Aisne, la liste de ces stations est discrète. La préfecture de la Somme ne révèle par exemple que les villes concernées, à savoir Abbeville, Amiens (deux stations identifiées), Doullens, Montdidier, Péronne et Rue : "Les professionnels sont au courant. Ils ont été tenus informés par leurs organismes représentatifs", nous précise-t-on.
Faustin Gaden, directeur de cabinet de la préfète de l'Oise, où huit stations-service participent au plan préfectoral, abonde : "On craignait que ça n'attire tout-le-monde. Un afflux d'automobilistes qui compliquerait le travail des agents de sécurité".
Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, à l'inverse, affichent depuis le 11 octobre sur leurs sites internet les listes de vingt-et-une stations : "Nous avions la même stratégie [que dans la Somme, ndlr] au départ, quand il ne s'agissait que des professionnels de santé. Nous avions donné la liste à l'ARS. Mais ça prêtait le flanc à de fausses informations", nous explique la préfecture du Nord.
Dans le Pas-de-Calais, huit stations-service sont concernées. Cinq d'entre-elles dédient une ou deux pistes aux professionnels et trois l'intégralité des pompes.
Des communes s'organisent aussi
Certaines communes ont également organisé des voies spécifiques. Arnaud Dumontier, le maire LR de Pont-Sainte-Maxence dans l'Oise y consacre ses journées depuis lundi 10 octobre : "Quand l'une de nos trois stations-service est ravitaillée, elle prévient la gendarmerie qui m'alerte dans la foulée. Je déploie alors mes policiers municipaux pour sécuriser l'accès et je préviens ensuite les professionnels de santé".
Des employés municipaux et de la communauté de communes en bénéficient aussi : "Il s'agit de ceux qui s'occupent du portage des repas à domicile pour les seniors et les personnes en convalescence et du transport périscolaire", précise Arnaud Dumontier.
L'approvisionnement des stations en hausse
Toutes ces mesures seront révisées en fonction de la situation sur le terrain : "Ça commence à s'améliorer. Les trois dépôts des Hauts-de-France qui ne sont pas bloqués par la grève ont connu [mercredi] 37% de sorties de plus qu'en temps normal pour assurer les livraisons", assure Faustin Gaden.
Une confiance que ne partage pas du tout Arnaud Dumontier : "C'est extrêmement tendu. Tout le monde a une bonne raison d'être prioritaire. Ça aurait pu être davantage anticipé [par le gouvernement]".
Pour savoir où se trouve du carburant dans les Hauts-de-France, les automobilistes peuvent consulter notre carte interactive.