Quelques instrumentales et un disque d'or plus tard, Riley, jeune Denaisien de 24 ans, est devenu une figure montante de la composition en France, au plus grand plaisir de sa famille qui l'a fait baigner dans la musique.
Riley, de son vrai nom Merlin, est un jeune homme qui a tout d'un grand. A 24 ans seulement, il peut se vanter d'avoir obtenu son premier disque d'or (50 000 exemplaires vendus) pour avoir produit les titres 16i et Manipulé pour l'album Vie d'artiste du groupe 4Keus.
Cette victoire, il la doit d'abord à son histoire de famille. Tout jeune, le Denaisien baignait déjà dans la musique. Sa mère était pianiste, sa grand-mère aussi et son grand-père, André Delacroix, connu dans la ville, clarinettiste. C'est donc sans surprise que Riley s'est lancé dans le violon, au conservatoire. Un instrument qu'on retrouve d'ailleurs dans certaines insturmentales qu'il compose.
Mais c'est surtout son travail acharné qui lui a permis de se démarquer et de produire pour les plus grands.
Un artiste traversé par de nombreuses influences
L'histoire de Riley dans le beatmaking est le fruit d'un "hasard". En 2016, après avoir tenté sans succès des concours pour devenir designer et essayé d'obtenir un stage dans l'audiovisuel (il a même postulé chez France 3 à un moment !), il décide finalement de revenir à la musique, son premier amour.
Petit à petit, il poste ses compositions sur le net, contacte des artistes, et commence à attirer l'attention. Aujourd'hui, il a signé chez Sony et peut se consacrer entièrement à son travail.
"Je démarre ma journée tranquillement, raconte-t-il. Je commence à jouer du synthé. Au début, il n'y a pas grand chose qui sort. J'écoute pas mal de musique aussi, et je commence à trouver l'inspiration au fur et à mesure."
Et c'est ainsi qu'il peut passer des heures entières dans sa chambre à composer des instrumentales. "Je peux rester de 14 heures à minuit, une heure du matin, à composer, détaille-t-il. Dans tout ce qui sort, il y a pas mal de choses à re-modifier. Mais de plus en plus, j'arrive à sortir des sons qui sont aboutis."
Je peux rester de 14 heures à minuit, une heure du matin à composer.
L'artiste se laisse inspirer par de nombreuses influences. "Funk, musique afro, sonorités venues des Etats-Unis... J'essaie d'écouter des choses diversifiées, des choses auxquelles on s'attend pas.", explique-t-il.
"J'essaie d'avoir d'autres inspirations et de faire un peu de tout. Mais ce qui me caractérise le plus, c'est les mélodies plutôt mélancoliques" avec pas mal de percussions, du violon, parfois de la clarinette, pour rendre hommage à son grand-père, qui décrivait déjà son petit-fils de prodige dans une interview chez nos confrères de la Voix du Nord en 2010.
Le succès au bout des doigts
Cet eccléctisme est aussi une des raisons pour lesquelles le beatmaker est de plus en plus sollicité : au-delà de 4Keus, il a déjà travaillé avec les rappeurs Timal, GLK ou encore Mafia Spartiate. "J'avais des craintes par rapport à ses choix, être artiste c'est difficile, c'est compliquer de percer, confie sa mère. Le fait de voir qu'il s'en sorte c'est magique, c'est magnifique."
Je me dis qu'il doit être fier de moi, très fier de moi.
Fier de son parcours jusqu'ici, Riley ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour son défunt grand-père, qui a eu une influence importante dans sa vie. "Je me dis qu'il doit être fier de moi, très fier de moi", explique le jeune homme, non sans une pointe de nostalgie.
Une fierté qu'il continue d'entretenir en travaillant d'arrache-pied, et qui lui permet de continuer sur cette lancée.