Un bocage et son monastère, comme isolés au milieu d'une forêt... Avec son cadre reposant, on vous fait découvrir Moustier-en-Fagne, un des plus beaux villages du Nord Pas-de-Calais.
Un monastère orthodoxe, aux portes de la Belgique et cerné de forêts... Avec ses quelque 60 habitants, le village de Moustier-en-Fagne est l'un des moins peuplés du Nord. Pourtant, la petite commune traversée par l'Helpe majeure est connue pour son monastère orthodoxe.
C'est où Moustier-en-Fagne ?
Moustier-en-Fagne se trouve aux confins méridionaux du département, à une heure de route de Valenciennes et une demi-heure de Maubeuge. Elle se trouve aussi au cœur du Parc naturel régional de l'Avesnois.
La commune, bordée de forêts entre la Fagne de Chimay au nord, le bois de Neumont à l'est et la Fagne de Trélon, à l'ouest, se situe sur la route départementale D83.
Les gares les plus proches sont à Fourmies (à 16 km) et à Anor (à 17 km), toutes les deux desservies par la ligne TER Lille-Flandre - Hirson, qui passe également par Saint-Amand-les-Eaux, Valenciennes ou Avesnes-sur-Helpe.
Ce qu'il faut savoir sur Moustier-en-Fagne
L'histoire de Moustier-en-Fagne est depuis toujours rattachée à son monastère. La preuve : moustier était un mot d'ancien français désignant déjà "monastère".
Son existence est attestée dès le 8e siècle et le prieuré de Moustier dépend alors de l'abbaye de Lobbes, en Belgique. Dodon – qui deviendra plus tard Saint-Dodon – est d'ailleurs placé à sa tête avant de se retirer en ermite. Cela n'empêchera pas le prieuré de prendre par la suite son nom.
Au 16e siècle, le village faisait partie des Pays-Bas espagnols, autrement dit des États du Saint-Empire romain germanique qui avaient juré allégeance à la couronne espagnole. C'est à cette époque qu'est construite – en 1560 – la maison espagnole, qui se dresse toujours à Moustier-en-Fagne. Le territoire est finalement annexé par la France en 1678, après les guerres de conquête qui opposent Louis XIV à l'Espagne.
Par sa proximité avec la frontière belge, le village a été deux fois envahi et occupé rapidement par les Allemands, en 1914 et en 1940. Il avait même failli être incendié en 1914, en représailles après la mort d'un soldat Allemand, indique la mairie sur son site internet. À l'aube de la Seconde guerre mondiale, le village qui se trouve dans le prolongement de la ligne Maginot abrite les soldats français au cours de la "drôle de guerre", de septembre 1939 à mai 1940.
Aujourd'hui, le village compte également un élevage bovin, à la Ferme du Beau Pays. La viande de ces Highlands rousses et brunes a reçu le troisième prix au concours "Steaks de France".
Un des meilleurs steacks de France fabriqués dans l'Avesnois à la ferme du Beau pays de Moustier en Fagnehttps://t.co/g7tTpy27xY pic.twitter.com/rcAjfRC8Fi
— France Bleu Nord (@fbleunord) March 23, 2017
Les incontournables de Moustier-en-Fagne
Le prieuré Saint-Dodon
Au cœur de Moustier-en-Fagne – au sens propre comme au sens figuré – se trouve le Prieuré Saint-Dodon, occupé depuis 1968 par des sœurs bénédictines olivétaines.
Il est composé du prieuré à proprement parlé, qui est un haut bâtiment en briques des 15-16e siècles, dont la façade a été refaite en 1777.
L'ancienne chapelle du monastère sert aujourd'hui d'église, avec à l'intérieur un autel de pierre bleue. On y trouve aussi, à hauteur du chœur, un pavement en marbre.
Le prieuré accueille par ailleurs les chrétiens qui souhaitent, seuls ou en groupe, effectuer une retraite spirituelle. D'autant plus que le cadre – un petit village isolé et sans commerces – y est propice.
La particularité des sœurs bénédictines olivétaines est qu'elles célèbrent les offices selon le rite byzantin-slave. À cela s'ajoute une autre caractéristique de la spiritualité orientale : la peinture d'icônes.
Cette activité rythme une partie de l'emploi du temps des sœurs du prieuré Saint-Dodon, qui vendent également leurs œuvres car tradition bénédictine oblige, elles doivent vivre du travail de leurs mains.
Les sœurs nous ont laissé découvrir quelques-unes de leurs créations.
La "Maison espagnole"
Ce qu'on appelle "Maison espagnole" désigne l'édifice qui a été bâti au 16e siècle (la date 1560 est inscrite sur sa façade), à l'époque où la région des Fagnes était sous domination espagnole. Elle a d'ailleurs pris ce surnom en raison de son architecture typique des Pays-Bas espagnols, avec ses pignons à redents.
Ce "cella", qui s'appelle aujourd'hui "Notre-Dame-des-Prés", est une dépendance rattachée à l'office de Notre-Dame de la Sainte Espérance, à Mesnil-Saint-Loup (Aube).
Les moines qui l'occupent assistent les sœurs bénédictines olivétaines du prieuré Saint-Dodon : travaux d'entretien, accueil des visiteurs... un rôle "complémentaire", comme l'expliquent les moines sur leur site.
Une curisiosité à ne pas manquer à Moustier-en-Fagne
Si les villages de la région regorgent de chapelles, c'est encore plus le cas à Moustier-en-Fagne, au vu du passé religieux de la commune.
Saint-Dodon, évidemment, mais également Saint-Hiltrudes et Saint-Corneille ont droit à leur chapelle. Ci-dessous, la chapelle dite du prieuré.
Ou encore, dans le cimetière, un calvaire qui est censé, si on en croit les inscriptions, "exciter les fidèles à la dévotion".
Une balade à faire à Moustier-en-Fagne
Il n'y a pas de chemin de randonnée en tant que tel qui passe par Moustier-en-Fagne, mais la commune est en revanche très proche du Val Joly, un lac artificiel situé sur la commune voisine d'Eppe-Sauvage.
Plusieurs promenades sont possibles autour de ce point d'eau de quelque 180 hectares, parmi lesquels la promenade "Autour du Val Joly", dont le parcours peut être ajusté de 4 km jusqu'à 21 km, pour les plus endurants (soit 1H20 à 5H de marche), balisés en jaune. Le parcours démarre à la maison du parc du Val Joly, à Eppe-Sauvage.