Quel bilan tirer des soldes 2024 dans les Hauts-de-France ?

La période des soldes estivales arrive à son terme le 23 juillet. L'occasion de faire le bilan auprès des consommateurs, mais aussi pour les commerçants de la région. Les premiers chiffres ne sont pas prometteurs dans les Hauts-de-France.

Dans les rues de Valenciennes, les consommateurs sont mitigés. Si le 23 juillet marque la fin des soldes d'été 2024, beaucoup d'entre eux n'en auront pas profité. 

À l'image d'Aurore, mère de famille. Elle s'explique : "Parce que je n'ai pas le budget. Les prix restent très élevés. Pour moi c'est du subsidiaire". Si elle a fait le choix d'acheter en "groupé" pour ses enfants, elle préfère "éviter ces dépenses inutiles" pour "financer d'autres choses" comme des sorties au restaurant, mais aussi au cinéma.

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Les Valenciennois ont un avis mitigé en cette fin de soldes estivales 2024. ©Laurie Colinet / Bertrand Théry / France Télévisions

Et le cas d'Aurore n'est pas vraiment isolé. Si cela fait plusieurs années que les soldes enregistrent de mauvais chiffres, l'édition 2024 ne fait pas exception et plusieurs facteurs l'expliquent : la politique, la météo, mais aussi la conjoncture économique.

"Les consommateurs ont boudé les soldes"

Cette impression est confirmée par la Chambre de Commerce et d'Industrie des Hauts-de-France (CCI), qui après ces périodes de rabais, interroge les commerçants.

Dans l'enquête relative aux soldes d'été 2024, le constat est clair pour Grégory Stanislawski, directeur des enquêtes de la CCI, "les consommateurs ont boudé les soldes cette année, avec une consommation en baisse. C'est encore plus flagrant que d'habitude."

Que cela soit en matière de fréquentation en magasin, mais aussi en matière de chiffre d'affaires, le bilan est mitigé. "On a des soldes qui ne font plus recette. 45% des commerçants ne sont pas en surplus de chiffre d'affaires. Ils ne peuvent plus compter sur les soldes pour améliorer leur chiffre et leur fréquentation."

Beaucoup de facteurs à prendre en compte

Cette période de soldes en demi-teinte peut s'expliquer de beaucoup de manières. Sur le plan politique, le pays a été bousculé par les élections législatives anticipées. "Il y avait des enjeux importants" explique Grégory Stanislawski, "mais ce n'est pas le facteur principal." En effet, selon l'analyste "quand vous avez le plaisir d'acheter vous le faites même dans un contexte politique incertain." 

61% des commerçants jugent que la météo a été défavorable.

Grégory Stanislawski

Directeur des études de la CCI Hauts-de-France

Il ne met cependant pas de côté l'importance de la météo. "Le soleil est un facteur important de vente. Malheureusement une météo maussade ne favorise pas les achats. 61% des commerçants jugent que la météo a été défavorable."

L'avènement du commerce en ligne et des ventes privées pourrait aussi faire pencher la balance, en générant de multiples promotions qui déstabilisent le consommateur. Mais il ne faut pas oublier la question du pouvoir d'achat. Dans les rues de Valenciennes, nombreux estiment simplement ne pas avoir le budget cette année, et cela profite aux enseignes de seconde main et à la fast fashion.

Faut-il changer de modèle ?

Ce bilan mitigé dans les Hauts-de-France est assez généralisé dans tout l'hexagone. "On peut se poser la question sur l'opportunité des soldes" s'interroge Grégory Stanislawski, "certaines fédérations professionnelles plaident pour un décalage des soldes début septembre." 

Mais si le modèle en reste là, le bilan pourrait être d'autant plus négatif la saison prochaine. "On a des commerçants qui souffrent, une augmentation des coûts de l'énergie, l'inflation, des périodes de soldes toujours plus incertaines" déplore l'analyste. 

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