Ce 6 février marque l'ouverture des débats à l'Assemblée Nationale sur la réforme des retraites portée par le gouvernement. Contesté d'un bord à l'autre de l'échiquier politique, le texte est un pari risqué pour LREM et a installé dans l'hémicycle une ambiance survoltée.
Un hémicycle plein à craquer et des oppositions remontées comme jamais. Les signes ne trompent pas, la réforme des retraites est arrivée ce 6 février devant l'Assemblée Nationale. Le gouvernement Borne est sous pression. 69% des Français sont opposés à cette réforme, la mobilisation dans les rues ne faiblit pas et le camp Macron ne dispose plus que d'une majorité relative, perturbée par des députés frondeurs.
Le coup d'envoi des débats a été donné à 16h et la bataille se jouera essentiellement sur l'article 7, qui consacre le report de l'âge légal de départ à la retraite à taux plein à 64 ans, au lieu de 62 actuellement.
Plus de 20 000 amendements ont d'ores et déjà été déposés sur ce texte. Si l'Assemblée n'en vient pas à bout d'ici le 17 février minuit, le texte passera au Sénat, du fait du choix de l'exécutif de recourir à un budget rectificatif de la Sécurité sociale. Ce temps contraint est vertement critiqué par les oppositions.
La gauche en force et intransigeante
Les députés des Hauts-de-France participent activement aux débats autour du texte. A commencer par François Ruffin, coordinateur de la contre-offensive menée par la NUPES. Présent en commission début février, le député de la Somme a déjà fustigé le projet du gouvernement Borne. "Ceux qui empêchent le pays d'avancer, c'est vous", a-t-il lancé.
En quelques heures d'examen du texte, trois motions référendaires ont été déposées par trois groupes politiques différents, dont un par l'entente entre la gauche et les écologistes. Ces groupes parlementaires refusent en effet de s'associer au parti d'extrême-droite malgré l'objectif commun.
En plus des positionnements idéologiques qui diffèrent, le RN est sous le feu des critiques pour ses alliances occasionnelles avec la majorité, comme l'a souligné Sandrine Rousseau sur Twitter.
Le Rassemblement National cherche ses alliés
La députée du Pas-de-Calais, Marine Le Pen avait pourtant tenté l'entente stratégique, se disant prête à retirer sa motion référendaire si les autres groupes de l'opposition acceptaient les signatures RN sur la leur. "Il est fondamental que le peuple français puisse s'exprimer sur cette réforme, nous avons fait cette proposition auprès des autres groupes pour une motion transpartisane. Vous avez refusé, maintenant, halte à la tartufferie" a-t-elle clamé, s'attirant des huées de l'Assemblée.
Les Républicains, eux, se font plus discret : leur famille politique a régulièrement proposé de reculer l'âge de la retraite. Eric Ciotti a d'ailleurs annoncé le soutien de son parti au texte du gouvernement. Mais LREM n'est pour autant pas assuré que tout l'effectif LR suive. Le député du Pas-de-Calais et secrétaire général adjoint du parti, Pierre-Henri Dumont, a ainsi annoncé publiquement qu'il ne voterait pas le texte, Elisabeth Borne ayant refusé certains compromis proposés par LR.