Après la mort d'un homme de 26 ans dans un probable "réglement de comptes" ce dimanche, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, a adressé lundi une lettre ouverte, publiée sur son compte Twitter, au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et au garde des Sceaux Justice François Bayrou.
"Après des fusillades qui ont déjà touché Moulins mais aussi d'autres quartiers lillois ces derniers mois et n'avaient fait que des blessés, nous venons de franchir, comme
je le craignais, un degré supplémentaire dans la violence qu'engendrent des trafics qui sont de plus en plus hors de contrôle", écrit Martine Aubry, maire de Lille. Ce dimanche, un homme de 26 ans qui roulait à vélo a été tué de plusieurs coups de feu tirés depuis une voiture.
Plus de moyens
Fin mars, trois personnes avaient ainsi été blessées par balles à Moulins dans un règlement de compte. "Lille est aujourd'hui devenue une véritable plaque tournante
(...). La situation n'est plus tenable", poursuit Martine Aubry. Selon l'édile, "il convient de renforcer sans tarder considérablement les moyens de lutte contre les stupéfiants, notamment en réactivant le plan anti-drogues annoncé à Lille par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 18 septembre 2015 mais en partie ajourné suite aux attentats de Paris ainsi qu'au démantèlement de la +Jungle+ de Calais". Et de réclamer des "moyens d'enquête, d'instruction, de sanction et de suivi (...) revus nettement
à la hausse".
Un énième règlement de compte entre trafiquants m'a amené à écrire aux Ministres de l'Intérieur et de la Justice. pic.twitter.com/oRDiiZKlgQ
— Martine Aubry (@MartineAubry) 29 mai 2017
Mme Aubry avait déjà annoncé fin mars l'arrivée de deux compagnies de CRS, soit 120 hommes, à Lille. Lille est considérée par les services de police comme une
plaque tournante du trafic d'héroïne en France, du fait notamment de sa proximité avec la Belgique et les Pays-Bas, avec des prix beaucoup plus bas que dans le reste
du pays. Ainsi début avril, un laboratoire de conditionnement d'héroïne et de cocaïne destinées au territoire français dans son ensemble a été démantelé dans un autre quartier
populaire de la ville, Lille-Sud.