La maison Folie de Lomme a accueilli une bonne centaine de sympathisants, militants et élus socialistes pour la rentrée du PS du Nord ce samedi 5 octobre 2024. Avec un maître mot : celui de l'unité, des dissensions et des querelles d'égos à effacer, pour une reconnexion avec les classes populaires et la base électorale du PS.
Un temps de réflexion, d'ateliers sur les leçons des derniers scrutins, mais aussi une interrogation : Comment sortir des dissensions permanentes ? Alors que, Bernard Cazeneuve (PS) accusait encore, il y a deux jours, Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, d'avoir torpillé la possibilité de sa nomination à Matignon. C'est en posant cette question que nous avons interrogé militants et élus du PS, en cette journée de rentrée dans le Nord. Ambiance et verbatim.
"Je crois que si Pierre Mauroy était encore parmi nous aujourd'hui, il martèlerait son obsession de l'unité du parti. Et je crois que dans les mois qui viennent, cette obsession doit nous habiter à tout moment", a exprimé Roger Vicot, député-maire de Lomme à la tribune.
Comment faire cesser cette guerre des roses permanente ? Olivier Faure répond : "Je ne commente pas l'écume et je me concentre sur l'essentiel. C'est-à-dire que le président de la République a décidé de tourner le dos à ce que lui ont dit les Français à trois reprises, au moment des Européennes et des Législatives. Les Français ne veulent pas prolonger le bail du gouvernement qui a été l'auteur de la réforme des retraites, de la réforme de l'assurance chômage, qui a rendu la vie de ceux qui travaillent plus dure encore. Il y a toujours eu des divisions. Peu importe. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de parler aux Françaises et aux Français. Faire en sorte que la vie si compliquée pour tellement de gens, mamans seules, ouvriers, techniciens, qui me disent quelles sont leurs conditions de vie, d'existence [...] s'améliore.
Nous comprenons ce qu'ils vivent, nous ne sommes pas indifférents à leurs situations. Ensuite, leur faire des propositions concrètes : leur dire qu'il n'est pas normal que les services publics quittent les territoires ruraux, qu'il n'est pas normal de ne pas trouver un médecin.
Des solutions que nous voulions mettre en œuvre avec un gouvernement d'union populaire. Nous n'avons pas réussi à le faire parce que le président a nommé Michel Barnier. Mais parce que le Parlement est souverain, nous allons nous battre pour faire avancer nos solutions."
Julien Gokel, député PS de Dunkerque, a estimé pour sa part que la rentrée du PS du Nord était un moment de rassemblement des socialistes. "On est là pour s'indigner, pas pour les petites phrases ou le brouhaha".
Audrey Linkenheld, sénatrice PS du Nord, a fait part du rôle de "résistance" que devait avoir son parti, à l'Assemblée et au Sénat où le combat est "plus rude que ce qu'on pensait". "Parce que quand on a eu cette belle surprise des élections législatives, avec un NFP en tête, et finalement le choix d'Emmanuel Macron [de Premier ministre] nous place dans un combat non plus pour progresser, mais davantage pour résister." La sénatrice a, par ailleurs, placé une image qui a fait sourire, voyant en Bruno Retailleau quelqu'un faisant passer Gérald Darmanin pour un militant des droits de l'Homme.
Selon Olivier Faure, le PS - qui compte 66 sièges contre 72 pour LFI, à l'Assemblée - compte 5 000 nouveaux adhérents depuis 2024.