Une étude réalisée par l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) parue ce mercredi 30 août 2023, rapporte une hausse de 20 % du nombre d'enfants sans solution d'hébergement en France cette année. Au total 1990 mineurs se retrouvent sans domicile sur le territoire, à la veille de la rentrée scolaire.
1990. C'est le nombre d'enfants sans solution d'hébergement en France, à la veille de la rentrée scolaire en 2023. Un chiffre rapporté par le cinquième baromètre d'Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui attestent une hausse de 20 % par rapport à 2022, faute de places d'hébergement d'urgence.
À l'échelle des Hauts-de-France, le constat est tout aussi alarmant. Le rapport recense 218 mineurs à la rue. Ces plus de 200 enfants font partie de 416 familles ayant sollicité le 115 dans la nuit du 21 au 22 août dernier, pour obtenir une place en logement d'urgence, mais dont la demande n'a pas été pourvue. Parmi ces 218 mineurs, 57 sont âgés de moins de trois ans, précise également le communiqué de l'Unicef et de la FAS.
Une réalité bien plus "alarmante"
Une situation qui n'est malheureusement pas nouvelle selon les auteurs du baromètre. Parmi les 218 enfants de moins de 18 ans en DNP (demandes non pourvues), 169 déclaraient avoir déjà dû dormir dehors la veille de leur demande. Le communiqué mentionne le "caractère généralement durable des parcours de rue"... Déjà en juillet, "829 enfants mineurs parmi lesquels 247 enfants de moins de 4 ans n’ont pas pu trouver d’hébergement avec leurs familles" dans les Hauts-de-France.
En juillet, "829 enfants mineurs parmi lesquels 247 enfants de moins de 4 ans n’ont pas pu trouver d’hébergement avec leurs familles."
Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité
Les données collectées par les auteurs de l'étude ne reflètent d'ailleurs qu'une partie de la réalité : elles ne peuvent considérer que les personnes ayant eu recours au 115. Les mineurs non accompagnés en situation de rue et les familles vivant en squats ou en bidonvilles, ne figurent donc généralement pas dans ce rapport.
Une pénurie d'hébergements
Cet été, les associations d'aide aux personnes sans abris ont constaté la fermeture de nombreuses places en hébergement d'urgence, faute de budget. Les familles ont été forcées de passer la nuit dans la rue, et de se confronter aux fortes chaleurs et aux conditions météorologiques dangereuses de ces derniers mois.
"L’hébergement d’urgence est insatisfaisant par son caractère temporaire et, bien souvent, par la faible prise en compte des spécificités liées à l’accueil des plus jeunes."
Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité
Un effort financier de l'État l'hiver dernier avait pourtant permis de maintenir le parc d’hébergement en région. De plus, ces logements d’urgence sont "non seulement insuffisants en nombre, mais aussi insatisfaisants par leur caractère temporaire et, bien souvent, par la faible prise en compte des spécificités liées à l’accueil des plus jeunes."
Ce mercredi, la maire de Lille Martine Aubry, a réagi à l'annonce de l'Unicef et de la FAS sur le réseau social X, rappelant que plusieurs élus avaient déjà alerté la Première ministre Elisabeth Borne de cette situation critique en novembre 2022.