Rentrée 2023 : à Lille, les étudiants doivent faire face au casse-tête des recherches d'appartement

À la fin de l'été, nombreux sont les étudiants cherchant désespérément un appartement pour la rentrée 2023. Entre précarité, crise du logement et arnaques, il est de plus en plus compliqué pour les jeunes de trouver un logement décent, à un prix abordable, dans la métropole lilloise.

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Alors que les rues de la métropole lilloise (MEL) reprennent vie peu à peu en cette fin de vacances scolaires, certains étudiants sont déjà en train de s'affairer. La raison ? Une course contre la montre pour trouver un appartement à la dernière minute, avant la fin de l'été et le début de la rentrée scolaire. Un véritable casse-tête pour les étudiants, qui, cette année encore, font face, entre autres, à la crise du logement qui ronge la métropole depuis plusieurs années.

Une offre qui ne répond pas à la demande

"Chaque année c'est le même phénomène, on enregistre un pic dans les demandes de location pour les étudiants entre juin et septembre", relate Alissa Boukaert, directrice du service location de l'agence Foncia à Lille. Jusque-là rien de bien nouveau : les étudiants ont tendance à se mettre à la recherche d'une location après l'annonce des résultats de Parcours Sup et de leurs examens de fin d'année.

"Mais pour la rentrée 2023, la métropole lilloise a enregistré une arrivée massive d'étudiants. Or avec la crise du logement que subit la ville, nous manquons de biens à leur proposer à la location." Depuis le début du mois de juin, les agences Foncia de Lille ont enregistré 10 000 demandes et, sur les 550 clients qui ont pu être logés avant la fin de l'été, 70 % sont des d'étudiants.

La crise du logement est un vieux serpent de mer pour la MEL. En 2022, la métropole estimait à 60 000 le nombre de logements à construire sur les dix prochaines années pour pallier ses lacunes.

La solution du Crous ?

En plus du manque de logements, le 14 août dernier, l'Unef (l'Union nationale des étudiants de France) révélait que le coût de la vie étudiante avait augmenté de 6,47 % par rapport à 2022. L'enquête indique également que les loyers ont en moyenne augmenté de 1,89 %, alors que le logement représente la principale dépense pour les étudiants.

Une hausse des prix qui entraîne la précarisation des jeunes, et les pousse notamment à se tourner vers le Crous (le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) ou vers des bailleurs sociaux, afin de trouver un logement à prix raisonnable pour la rentrée prochaine.

Au total, le Crous du Nord et du Pas-de-Calais dispose actuellement de 6 439 logements dans la métropole lilloise et, d'ici la fin 2023, espère en compter 2 849 de plus. Malgré tout, l'arrivée massive d'étudiants dans le Nord cette année, ne permet pas à l'établissement de proposer un logement à chaque personne ayant déposé un dossier social.

Rien que durant la première phase d'attribution, ayant eu lieu du 2 mai au 15 juin, "6 593 étudiants ont fait une demande de logement sur Lille, pour 1 161 logements disponibles à la réservation. Les autres logements de notre parc ayant été conservés par les locataires de l’année précédente", indiquait le Crous de Lille ce mardi 22 août 2023.

"La précarité entraîne la précarité"

"J'ai candidaté pour un logement Crous en juin dernier, mais j'ai reçu un avis négatif. J'espère aussi une réponse pour une place en logement social. En attendant, je vais être obligée de faire l'aller-retour chaque jour depuis chez ma mère." Marjorie est étudiante en littérature anglaise à l'Université de Lille. Avec 340 euros de bourse et une rente éducation versée chaque trimestre, la jeune femme de 23 ans n'a "pas les moyens de louer un logement classique" pendant ses études.

"Ma précarité actuelle m'empêche d'avoir accès à des conditions de vie optimales pour étudier."

Marjorie, étudiante de 23 ans

Chez sa mère, à Lillers, dans le Pas-de-Calais, Marjorie n'avance aucuns frais. Hormis une participation aux courses familiales chaque mois. Dans son foyer, les dépenses sont certes minimes, mais le trajet qu'elle doit parcourir chaque jour, lui, semble interminable. Presque deux heures de transports - marche, bus, train et métro compris -, deux fois dans la journée, pour se rendre au campus Pont-de-Bois à Villeneuve-d'Ascq. "En plus, avec les aléas des transports, les années précédentes je suis souvent arrivée en retard à des cours ou à des examens."

Pour l'étudiante en licence d'anglais, une chose est sûre : "Ma précarité actuelle m'empêche d'avoir accès à des conditions de vie optimales pour étudier. C'est un cercle vicieux pour les jeunes en difficulté financière : on ne peut pas vivre dans la ville où l'on étudie à cause de notre budget, ce qui pousse certains à arrêter la fac. La précarité entraîne la précarité."

Gare aux arnaques

En plus de devoir dénicher les loyers les plus attractifs possibles, les étudiants doivent également naviguer entre vraies et fausses annonces de location. Sur Le Bon Coin, Se Loger et d'autres plateformes bien connues, distinguer les arnaques des vraies annonces peut être un travail fastidieux. Alissa Boukaert prodigue quelques recommandations pour éviter de tomber dans les filets des arnaqueurs.

"Tout d'abord suivez votre instinct. Sur ces plateformes les fraudeurs utilisent les annonces et le logo des agences, mais proposent souvent un loyer inférieur", commente la directrice de Foncia Lille. "Quand un loyer paraît trop attractif comparé à ceux déjà observés pour la même zone et la même surface, il ne faut pas hésiter à contacter les agences, soit en appelant, soit en vérifiant le bien directement sur le site."

"Surtout, n'acceptez aucun prépaiement. À aucun moment, il n'est nécessaire d'envoyer un chèque, une caution, un RIB ou un extrait de compte pour pouvoir visiter un appartement."

Alissa Boukaert, directrice de Foncia Lille

Lors de la prise de contact, certains arnaqueurs peuvent aussi demander de l'argent pour bloquer la location. "Surtout, n'acceptez aucun prépaiement. À aucun moment, il n'est nécessaire d'envoyer un chèque, une caution, un RIB ou un extrait de compte pour pouvoir visiter un appartement." Aussi, pour éviter toute usurpation d'identité, le site du gouvernement France Identité propose des documents à usage unique, authentiques et sécurisés, à envoyer avec son dossier de location.

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