En raison d'une réduction du nombre d'élèves, en particulier dans les écoles primaires et maternelles qui perdront 7178 élèves à la rentrée prochaine, le rectorat de l'académie de Lille a annoncé le retrait de 219 postes d'enseignants dans les écoles primaires et de 40 postes dans le secondaire.
Nouvelle année, nouvelle rentrée scolaire. L'académie de Lille, qui chapeaute les écoles primaires et les établissements du secondaire dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, prépare d'ores et déjà sa rentrée de septembre... Même si le nombre d'élèves est en chute libre.
Car cette année encore, et depuis 2017, la baisse démographique persiste dans les établissements scolaires du Nord et du Pas-de-Calais. Le premier degré (écoles maternelles et primaires) a perdu 46 924 élèves en 7 ans, soit une baisse de 12,87 %. Le second degré fait face à une diminution moins alarmante, mais qui s'établit tout de même à 10 399 élèves, soit une perte de 3,59 %. Un phénomène lié à la baisse de la natalité que connaît la région Hauts-de-France depuis 2014.
Des conséquences sur les postes d'enseignants
Pour l'année 2024-2025, l'académie de Lille perdra donc 7178 élèves dans les écoles primaires, dont 2931 dans le Pas-de-Calais et 4247 dans le Nord. Une baisse de 2,17% des effectifs académiques par rapport à 2023. Les collèges et les lycées de l'académie perdront 847 élèves, une baisse de 0,3%, presque similaire à la moyenne nationale, établie à -0,2%.
Cette fuite d'élèves engendre inévitablement des conséquences sur les postes d'enseignants, qui seront en recul lors de cette prochaine rentrée, avec 219 postes en moins dans les écoles primaires et maternelles (89 dans le Pas-de-Calais et 130 dans le Nord), et 40 en moins dans le second degré scolaire.
Cette année il y a eu une attention particulière portée à notre académie en raison des évènements survenus récemment dans le Pas-de-Calais.
Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille
La rectrice des Hauts-de-France, Valérie Cabuil, précise qu'un bonus accordé par le ministère de l'Éducation à l'académie des Hauts-de-France a permis de préserver plus de postes que prévu : "Cette année il y a eu une attention particulière portée à notre académie en raison des évènements survenus récemment dans le Pas-de-Calais", explique la rectrice, en mentionnant les récentes inondations. "Presque 300 établissements et écoles ont été fermés à une période, on sait le gros impact moral que cela a pu avoir pour les populations du Pas-de-Calais."
L'accent mis sur le collège
Malgré tout, quelques postes vont tout de même ouvrir dans le secondaire avant la rentrée. Avec un accent porté en particulier sur les collèges et les lycées professionnels, qui verront respectivement 35 et 37 postes créés d'ici septembre. Les lycées généralistes perdront eux 119,5 places d'enseignants.
"Il a fallu faire des choix pour savoir quels établissements devraient porter ce retrait d'emploi", indique Valérie Cabuil. "Nous avons décidé de préserver les collèges puisqu'il s'agit d'un moment clé dans le parcours scolaire de nos élèves. Le moment où les choix d'orientation majeurs se font et où on peut parfois les perdre."
Nous avons décidé de préserver les collèges puisqu'il s'agit d'un moment clé dans le parcours scolaire de nos élèves. Le moment où les choix d'orientation majeurs se font et où on peut parfois les perdre.
Valérie Cabuil
Suivant les priorités nationales, un accent est mis sur le collège afin de créer des "groupes de niveaux" pour la 6e et la 5e, des groupes de travail en effectifs réduits qui permettront aux élèves de travailler les matières fondamentales, comme le français ou les mathématiques. Selon la rectrice ces acquis ne sont "pas encore assez solides" dans l'Académie.