Le gouvernement souhaite imposer aux département des conditions très strictes en cas de retour à 90 km/h.
Dix-huit mois après le passage aux 80 km/h sur les routes secondaires, de nombreux départements qui avaient bataillé pour un retour aux 90 km/h ont vu leurs ardeurs refroidies par la circulaire du gouvernement, envoyée à la mi-janvier.
Pas celui du Nord, si l'on en croit son président Jean-René Lecerf, pour qui cette circulaire "n’est ni un décret, ni une loi".
Que dit cette circulaire ?
Cette circulaire établit des conditions drastiques pour obtenir un feu vert :- le tronçon doit faire "au moins 10 km"
- si la route a une ligne continue
- s'il n'y a pas d'intersection
- si elle n'a pas d'arrêt de bus
- s'il n'y a pas de riverains
- s'i n'y a pas d'engins agricoles
- si la route n'est pas traversée par un chemin de randonnée ou une véloroute
"Financièrement insupportable"
Jean-René Lecerf assure qu'il va "faire fi de cette circulaire du Ministre de l’Intérieur, qui, pour l’ancien professeur de droit que je suis, n’a aucune valeur juridique". Il précise que "s’il le faut, je ne doute pas que nous réussirons à faire annuler cette circulaire par la justice."
"En l’état, si on devait la respecter à la lettre, ce serait financièrement insupportable" assure le président (DVD) du Nord. "Il y en aurait pour au moins 40 millions d’euros. Ce n’est pas possible."
D'autant plus que l'élu ne voit qu'"entre 4 et 6" tronçons à modifier. Sans en dire plus sur leur emplacement, il avait déjà évoqué, par le passé,
"beaucoup de routes, notamment de l'Avesnois, du Cambrésis, de la Flandre où réellement, je ne vois pas la différence en termes de sécurité".
On ignore, en revanche, à quelle échéance ces axes pourraient revenir à 90 km/h, ni si ce sera effectivement possible de passer outre la circulaire. "Si la commission départementale de sécurité routière parvient à me convaincre sur certains tronçons de ne pas relever la vitesse, je reverrai mes positions. Dans le cas contraire cela se fera."