Retour sur l'année 2017 avec le député de La France insoumise Adrien Quatennens, élu de la première circonscription du Nord.
En cette fin d'année, nous vous proposons de revenir sur 2017 avec plusieurs personnalités qui ont marqué la région. Premier épisode de cette série avec le député Adrien Quatennens, élu en juin dans le département du Nord sous l'étiquette de La France insoumise."Le premier moment vraiment déflagrateur pour moi, ça a été ce moment où on rentre dans l'hémicycle. Et là, on se rend compte de ce qui vient de se produire, de ce qui vient d'être fait et de la responsabilité. Et puis du poids de l'histoire qu'il y a dans ces lieux."
2017, année politique
"Les derniers jours de campagne, on aurait distribué les derniers tracts en rampant dans les cages d'escalier des quartiers où beaucoup politiques ne vont plus, ne font plus de politique, pour dire aux gens : allez, mobilisez-vous.De toute façon, une majorité issue de la République en Marche, visiblement au vu du rapport de forces c'est déjà acquis. Donc si vous voulez qu'une autre voix soit portée dans cet hémicycle, n'hésitez pas.
Si vous voulez que cette voix là puisse au moins exister au sein de l'Assemblée nationale, donnez-nous notre chance."
"C'est vrai qu'on a eu le doute jusqu'au bout. À la fois le sentiment de la tâche accomplie, parce que clairement le fameux dimanche de l'élection, le 18 juin, partout dans nos équipes sur le terrain, on a vraiment le sentiment d'avoir fait tout ce que nous pouvions.
Et je me souviens de cette soirée où on avait les résultats qui tombaient. Et à chaque fois qu'un bureau de vote tombait, tantôt on avait 200 voix d'avance, puis on prenait 300 voix de retard. Et comme ça de bureau en bureau, c'était insoutenable pour le coup."
"Il y a un attachement presque romantique à la politique. Quand je rentre dans l'hémicycle, je vois les grandes figures de l'Histoire qui y sont passées. Je vois Jean Jaurès. Ça a quelque chose de très prenant et qui à la fois est encourageant et responsabilisant."
Le président Macron
"Emmanuel Macron, pour moi, c'est finalement un joker, un sursis pour le système. C'est-à-dire qu'en gros, les idées libérales font socle commun entre Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.On est quand même dans un pays qui est la cinquième puissance économique du monde et dans lequel la pauvreté s'accroît. 9 millions de pauvres ne peuvent pas se contenter de cette continuité et d'une petite gestion à la marge."
"C'est clair qu'un projet comme le nôtre est un projet de contre-société. Et en ce sens, il est qualifié de radical. Oui radical au sens où ce qu'on propose, c'est de prendre le problème véritablement à la racine.
Si on partage le diagnostic, alors on peut comprendre que les solutions que nous proposons sont raisonnables. Elles permettent de régler ces problèmes dans le bon ordre. Ce n'est pas La France insoumise qui promet la pagaille. La pagaille, elle est en cours."
La politique et la vie
"Les gens les plus expérimentés ont commencé par être inexpérimentés de toute façon.Même si être député à 27 ans a quelque chose de relativement exceptionnel, j'ai aussi conscience du fait que j'ai beaucoup à apprendre des générations précédentes. Et effectivement je discute avec les uns et les autres, même parfois par delà les bords politiques. C'est ce qui fait avancer."
"C'est vrai que j'ai toujours eu un rapport passionnel à ce que je faisais, à ce que j'entreprenais. J'ai cultivé très tôt par exemple une passion pour la musique. J'ai eu très tôt une âme de collectionneur, d'aller très loin dans dans la recherche sur les choses qui me passionnaient.
Finalement, l'engagement au sens large ça me caractérise. Je partage ma vie avec avec une femme que j'aime beaucoup et j'ai des projets, notamment familiaux. Et je n'ai pas envie que la vie politique m'empêche de vivre ces choses qui me paraissent fondamentales.
Je pense que c'est très important, y compris pour pouvoir bien fonctionner, de garder un pied dedans et toujours un pied à l'extérieur aussi. De faire le lien sans cesse entre les deux, parce qu'on n'est pas des machines tout simplement."