Liquidation judicaire de Camaïeu : la mairie de Roubaix promet de rester mobilisée auprès des anciens salariés

La liquidation judiciaire de Camaïeu a fait l'ouverture de séance du conseil municipal de la ville de Roubaix. Le maire a assuré de sa pleine mobilisation aux côtés des anciens salariés. Une réunion en présence de l'Etat, de la Région et de la MEL se tiendra très prochainement.

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Il est rare qu'un sujet fasse l'unanimité au conseil municipal de la ville de Roubaix, mais le dossier Camaïeu est l'un deux. La liquidation judiciaire de l'enseigne nordiste, prononcée le 28 septembre, a fait l'ouverture de séance sur l'initiative du maire, Guillaume Delbar. 

"La liquidation de Camaïeu a été un choc. J’ai beaucoup essayé de me battre, mais le tribunal a tranché. Il convient de penser à la seule chose qui compte : accompagner les salariés. J’étais à leurs côtés au tribunal, j’ai vu des gens s’effondrer ce jour-là, en pleurs, a gravement témoigné l'élu. Certains n’ont connu que Camaïeu. C’est notre mission d’être près d’eux et de leurs familles. Les aider à retrouver un travail, mais aussi à faire le deuil de cette belle enseigne. Nous aurions tous voulu fêter, en 2024, les 40 ans de Camaïeu."

"C'est une catastrophe humaine, c'est un gâchis économique"

Le conseiller d'opposition du groupe "Gauche Républicaine et Sociale", Michel David, est longuement revenu sur la descente aux enfers de Camaïeu. "On se souvient des traumatismes qui ont frappé notre ville, ses travailleurs et notamment ses travailleuses. La fermeture de Motte-Bossut, en 1980. L'usine Motte-Porisse en feu en 1982. Les ouvrières qui en sortaient en larmes n'avaient pas 30 ans et disaient : "On ne retrouvera jamais de travail."  (...) A chaque fois les mêmes larmes, l'angoisse, la rage, le sentiment d'impuissance. L'annonce de la liquidation judiciaire de Camaïeu est un drame social, c'est une catastrophe humaine, c'est un gâchis économique."  Avec la liquidation judiciaire de l'enseigne, c'est en effet 2600 emplois qui sont supprimés, alors même que le pays connaît une inflation record.

L'homme politique a pointé du doigt la gestion catastrophique survenue après le départ des fondateurs historiques de Camaïeu, qui "avaient une volonté de concourir au redéveloppement du territoire et à l'emploi des jeunes. Les fondateurs ont cédé leurs parts en 2005, et c'est le tour des fonds d'investissements. Cinven a surtout cherché des dividendes" a-t-il fustigé.

En 2020, le magazine économique Challenges faisait en effet état du déséquilibre financier créé au sein du groupe dès la reprise, en 2007. "En fait de long terme, l’acquéreur, Cinven, a aussitôt décuplé les dividendes, à 267 millions d’euros, soit presque trois fois le bénéfice net. Et le patron de l’enseigne, Jean-François Duprez, lesté de stock-options, était désigné patron le mieux payé de France devant ceux de Total et de la Société générale. La suite fut une longue descente aux enfers" résume Challenges.

"Dans le même temps, les salariés font grève en vain pour de meilleurs salaires. Ces inégalités criantes sont moralement inacceptables et économiquement stupides. C'est tout ça que les salariés paient aujourd'hui. Ceux qui ont mal jugé doivent être sanctionnés si les faits sont avérés" a tranché Michel David. Il a également pressé la majorité de se tenir aux côtés des salariés dans leur réinsertion sur le marché du travail. 

Une réunion de crise dès la semaine prochaine

Son intervention a été suivie par celle d'un autre conseiller d'opposition, Christian Carlier. Il a lui voulu projeter l'avenir du site désormais désaffecté et encouragé à un changement de modèle. "La question de fond, c'est celle d'une filière de l'habillement éco-responsable. Un système qui repose sur la consommation massive au prix le plus bas, basé sur l'exploitation des travailleurs en début de chaîne et sur un usage immodéré des ressources essentielles n'est plus viable. Les relocalisations, les partenariats équitables, la réutilisation... Des initiatives existent, il faut absolument les suivre" a-t-il plaidé.

Le maire Guillaume Delbar a assuré l'assemblée de sa motivation pleine et entière, et de sa détermination à jouer le rôle de coordinateur pour mobiliser les bonnes volontés de l'Etat, de la Région et de la Métropole. Une nouvelle réunion entre tous les partenaires se tiendra dès la semaine prochaine. 

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