L'office anti-stupéfiants de la police judiciaire de Lille a démantelé cette semaine une organisation criminelle qui importait massivement de la cocaïne à Roubaix, près d'une tonne en 2019. 21 personnes ont été interpellées le 10 février, 17 d'entre elles sont mises en examen.
Un important réseau de trafic de cocaïne a été mis à jour à Roubaix, avec l'interpellation lundi 10 février de 21 personnes âgées de 17 à 55 ans, parmi lesquelles figuraient six femmes. Une centaine de fonctionnaires de la police judiciaire de Lille (PJ), de la BRI, du RAID ou encore de la division économique et financière ont été mobilisés.
C'est une enquête menée depuis 6 mois par la PJ qui a aboutit à cette opération de grande ampleur. plus de trente perquisitions ont été réalisées dans la semaine. Cinq véhicules, une arme de poing, et 60.000 euros (dont plus de 50.000 en liquide) ont été saisis.
Deux "mules", qui faisaient partie des interpellées, avaient "in corpore" 2,1 kilos de cocaïne ingérés en boulettes hermétiques, expulsées en garde à vue.
Sur 21 personnes arrêtées, quatre ont été remises en liberté, les 17 autres ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants en bande organisée. Au moins 7 suspects ont été placés en détention provisoire.
Cayenne - Orly - Roubaix
Ce dossier a été ouvert avec la nomination en juillet 2019 d'un juge d'instruction, suite à l'interpellation par les policiers de Roubaix de cinq mules, qui détenaient 6,3 kilos de poudre blanche. "En partant de ces mules et en faisant un énorme travail d’investigation, on a mis à jour une toute une organisation, c'est ce qui fait la particularité de cette affaire", commente Romuald Muller, patron de la DIPJ de Lille.
C'est au sein de la communauté guyannaise de Roubaix que le coup de filet a été mené. La drogue était importée d'Amérique latine, et notamment de la Guyane, par des "mules" qui ingéraient la marchandise en boulettes (entre 500g et 1 kg par personne), ou dans les bagages (3 à 5 kilos), "ou les deux", précise M. Muller.
Des chauffeurs allaient les chercher à l'aéroport d'Orly pour les ramener à Roubaix, où le produit était livré dans différentes habitations.
Au total, 534 voyages ont été recensés par les enquêteurs en 2019, pour près d'une tonne de cocaïne importée, pure à 80%. "Avec une tonne de cocaïne, vous en faites trois", après que la drogue a été coupée, précise le directeur de la PJ de Lille.
Parmi les 17 prévenus figure la tête de réseau, un homme de 24 ans déjà connu pour trafic de stupéfiants. D'autres étaient chauffeurs, des logisticiens du réseau ou encore des mules, qui "touchent quelques centaine d'euros pour risquer leur vie. Si un boulette ingérée éclate, c'est la mort assurée", indique Romuald Muller. En 2019, le réseau démantelé employait en moyenne une dizaine de mules par semaine.