Pour lutter contre les logements fantômes, la mairie de Roubaix va proposer aux habitants d'acheter des maisons au prix symbolique d'un euro. Des travaux sont à prévoir dans les maisons proposées.
La mairie de Roubaix a annoncé vendredi le lancement en 2018 d'un dispositif de vente de maisons à un euro contre réhabilitation, avec un premier panel de 18 biens, dans le but de lutter contre les logements fantômes.
"Deux ans après avoir proposé l'idée de vendre des maisons à un euro à réhabiliter pour lutter contre les problématiques d'adéquation entre logements vacants et demandes de logements, la ville de Roubaix lance opérationnellement son projet", indique la mairie dans un communiqué, au lendemain d'un conseil municipal de cette ville de 95 000 habitants.
L'appel à candidatures débutera en 2018, avec attribution des logements pour un démarrage des travaux à partir de juin qui devront durer un an. Cette expérimentation, qui s'inspire d'une opération réalisée à Liverpool, "reste unique en France", selon la mairie nordiste.
Pour être éligible à cette accession, il faut être primo-accédant, s'engager sur un budget de réhabilitation conforme aux estimations, travailler et vivre à Roubaix ou sur le territoire métropolitain et avoir une composition familiale adaptée au logement souhaité, explique la municipalité.
L'acquéreur aura également l'obligation d'occuper le logement en tant que résidence principale pendant six ans, de réaliser les travaux de rénovation et de reverser une quote-part à la plus value également pendant six années.
40 000 logements vacants
Les maisons concernées par ce premier panel sont localisées "dans les différents quartiers de la ville", avec des tailles de logement "hétérogènes".Ce projet constitue "un nouveau modèle de valorisation du patrimoine : là où on aurait tout simplement rasé certaines maisons pour reconstruire du neuf, on se laisse l'opportunité de conserver et de rénover", déclare le maire Guillaume Delbar (LR) dans le communiqué.
Le coût prévisionnel de la concession est de plus de 750 000 euros avec des financements de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), de la région des Hauts-de-France, de la ville et de la Métropole européenne de Lille (MEL).
La MEL estime qu'il existe près de 40 000 logements vacants, principalement à Lille, Roubaix et Tourcoing, sur son territoire, alors que plus de 40 000 ménages sont en demande de logement social.
"Il est important de redonner une dynamisation à ces quartiers, c'est pour cela que nous avons ces politiques de maison à un euro, pour éviter d'avoir ces maisons abandonnées et murées", a expliqué Damien Castelain, président (sans étiquette) de la MEL.