L'entreprise américaine de téléconseil Conduent n'est plus prestataire de PSA, et veut donc fermer son site roubaisien...
Tous les représentants syndicaux du site de Roubaix (Nord) de l'entreprise américaine de téléconseil Conduent, ex-prestataire de PSA, ont rendu mercredi un avis défavorable au plan de sauvegarde de l'emploi présenté par la direction pour licencier plus de 300 personnes, selon des sources concordantes.
La direction a présenté le projet unilatéral en CSE central à Guilherand-Granges (Ardèche), près de Valence, et l'ensemble des représentants syndicaux (CFTC, CGT, CFDT, Sud) ont rendu un avis défavorable, ont-ils affirmé à l'AFP.
300 licenciements
Les 300 salariés du site vont être licenciés pour motif économique et toucheront un quart de salaire par année d'ancienneté, soit environ 900 euros brut pour deux ans dans l'entreprise, selon les syndicats.
"Ce sont des mesures minimalistes et les mesures de reclassement interne, c'est une boutade", a déclaré à l'AFP Sabrina Fernisse (CFTC).
Le PSE va être envoyé à la Dirrecte, qui aura trois semaines pour l'homologuer ou non.
"La direction passe en force, elle est plus que méprisante", a estimé Nasserdine Haddad (CGT), qui déplore que les mesures ne soient "pas à la hauteur des moyens du groupe américain", ni même "alignées" sur celles des 220 salariés licenciés de Sophia-Antipolis près de Nice l'année dernière.
Gestion des appels des propriétaires de véhicules PSA
La plateforme téléphonique de Roubaix, ouverte en 2017, gérait les appels (rendez-vous, réclamations, etc.) des propriétaires de véhicules des marques Peugeot, Citroën et DS.
Elle n'avait qu'un seul client, PSA, et a perdu le dernier appel d'offres, remporté par les sociétés Sitel et Majorel.
"C'est la conséquence de prestation de qualité de services que nous jugeons insuffisante pour nos clients", avait justifié en mars le PDG de PSA Carlos Tavares sur RTL.
D'après les élus syndicaux, le contrat courait initialement jusqu'au 31 décembre 2020. Mais il a été raccourci en mai 2019, sans qu'ils en soient informés, via un avenant, à fin décembre 2019, avec une "période de transition" jusqu'au 27 juin.
"Pendant le confinement, ils ont mis en chômage partiel même une cinquantaine de personnes dont l'activité n'existait déjà plus, celle du 'front office' (les appels entrants), partie au Maroc", assure Fouad Boumedienne (Sud), qui "soupçonne une fraude" au chômage partiel.