Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé ce dimanche que faire travailler des salariés polonais de PSA dans des usines françaises était un "sujet de solidarité européenne", lors d'une émission sur RTL.
Le groupe automobile PSA a fait machine arrière samedi sous la pression du gouvernement quant à sa décision de faire venir en France plusieurs centaines d'ouvriers polonais pour renforcer les équipes de son usine d'Hordain, dans le Nord, au détriment d'intérimaires français.
"Je comprends l'émotion que ça a pu susciter (...). Mais c'est un sujet complexe, parce que c'est un sujet de solidarité européenne", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) interrogé dans l'émission Le Grand Jury.
? Geoffroy Roux de Bézieux (@GeoffroyRDB) est l'invité de l'émission #LeGrandJury
— Le Grand Jury (@LeGrandJury) June 11, 2020
??? Posez vos questions au président du @medef dans les commentaires ⬇ Elles lui seront posées pendant l'émission
? Rendez-vous dimanche 14 juin dès 12h pic.twitter.com/d4GUoc8Qy7
"Ces salariés-là, ils sont en sous-activité en Pologne et le risque c'est qu'il y ait un plan de licenciement en Pologne", a-t-il expliqué. "Si chacun se replie sur son égoïsme national, on n'y arrivera pas", a-t-il affirmé, en soulignant que le projet de PSA prévoyait de payer les salariés polonais aux salaires français, donc sans dumping social.
"On serait en France, il y aurait une usine en sous-activité à Montbéliard et une usine en suractivité à Hordain, on déplacerait les gens pour trois mois, ça ne poserait pas de problème. Là, c'est parce qu'il y a des frontières entre les deux...", a-t-il développé. "Avoir une solidarité européenne, (...) la question doit se poser parce qu'on
essaie de faire une Europe qui soit à la fois solidaire et aussi harmonisée sur le plan fiscal et social", a-t-il ajouté.
Geoffroy Roux de Bézieux a d'ailleurs plaidé en faveur d'un salaire minimum européen. "L'idée du smic européen, qui serait un smic en pourcentage du salaire médian, c'est une idée à laquelle il faut réfléchir", a estimé le président de l'organisation patronale.