Pour cette 60e édition, neuf exposants des Hauts-de-France ont fait le déplacement et déboursent plusieurs milliers d'euros pour y participer. Mais les retombées économiques ne sont pas forcément au rendez-vous.
Pour de nombreux producteurs des Hauts-de-France, le Salon de l'agriculture est un rendez-vous à ne pas manquer. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, la rentabilité n'est pas le mot d'ordre de l'évènement agricole. Pour beaucoup, ils le font pour d'autres raisons.
Une dépense estimée à 10 000 €
Côté chiffres, pour son emplacement d'environ 8 m2, un exposant au Salon de l'agriculture doit débourser une enveloppe estimée à 8 000 €. Avec les dépenses annexes comme la nourriture ou bien l'hébergement, il doit débourser en tout près de 10 000 €. Une somme importante et qui n'est pas forcément rentable.
Dans les couloirs du stand des Hauts-de-France, certains exposants sont même dans l'hésitation de stopper leur venue au Salon de l'agriculture. "Ça commence à être compliqué, si on n’a pas d'aide d'ici deux ans, je pense arrêter", détaille un des exposants du salon.
Mais la Chambre régionale d'agriculture des Hauts-de-France, structure en charge de la commercialisation des emplacements, ne peut rien faire de plus.
"Nous, on sert de facilitateur en réservant notamment les emplacements pour les producteurs. On ne peut rien faire de plus. Ce serait bien que la Région puisse donner un petit coup de pouce aux producteurs", explique Pascal Pillier, chargé de missions événementielles.
"Aujourd'hui, c'est surtout pour se faire connaître"
De son côté, la Région explique qu'elle gère les stands institutionnels et qu'elle n'a jamais eu l'habitude de subventionner l'emplacement des producteurs a contrario de certaines régions. Un choix assumé.
"Après, on est ici pour se faire de nouvelles relations comme avec des clients ou bien des politiques", pointe Eric Van Oos, créateur de la conserverie Saint-Christophe à Argoules, dans la Somme.
Son fils, Simon, indique que la rentabilité arrive bien après le salon. "En étant patients et en rencontrant des personnes, nous sommes aujourd'hui dans des grands magasins parisiens", raconte-t-il avec fierté.
Même son de cloche pour Charlotte Campion, une des responsables des sucreries des Bêtises de Cambrai dans le Nord. "À l'époque, il fallait rentrer dans nos frais. Mais aujourd'hui, c'est surtout pour se faire connaître", affirme-t-elle.