Start-ups, école, grandes entreprises... Au Salon de l'agriculture, ils veulent tous apporter leur pierre à l'édifice pour améliorer la ferme de demain, notamment avec l'aide de l'intelligence artificielle (IA). En face, les agriculteurs divergent sur son utilisation au sein de leur exploitation.
L’intelligence artificielle, communément appelée IA, se retrouve dans de nombreuses allées de la 60e édition du Salon de l’agriculture à Paris. Écoles, grandes entreprises et start-ups se lancent dans le développement de cette technique afin, par exemple, d’améliorer la vie des agriculteurs.
Cette technologie rentre de plus en plus dans le domaine agricole, notamment pour préserver la santé mentale et physique des professionnels de ce secteur.
Objectif : gagner du temps
L’exploitation de l’IA se développe sur les bancs de l’école. Plusieurs établissements dans le domaine de l’agronomie présentent leur cursus au Salon de l’agriculture. L’intérêt pour cette technologie n’est pas nouveau. Il s’est accentué "depuis que le grand public connaît Chat GPT", explique Donatien, étudiant ingénieur en agronomie.
Selon ces étudiants, l’IA a plusieurs forces. "Notamment l’environnement avec, par exemple, la reconnaissance des sols afin de savoir où arroser ses sols. Mais il faut utiliser l'IA aussi pour préserver la charge mentale et physique pour les agriculteurs. Ce n'est plus possible", s’alarme Andréa, étudiante aussi en ingénierie agronome.
Il faut utiliser l'IA aussi pour préserver la charge mentale et physique pour les agriculteurs. Ce n'est plus possible.
Andréa, étudiante en ingénierie agronome
Et le groupe DeLaval veut tendre vers le bien-être des éleveurs. Pour ce faire, ils récoltent toutes leurs données pour ensuite les analyser avec un objectif : qu’ils gagnent du temps.
"Ils vont pouvoir savoir plus rapidement, par exemple, si une de ses bêtes est malade ou bien être inséminé. Mais aussi pour améliorer ses performances de rendements", explique une responsable du groupe. C'est à l’aide de capteurs sur les machines, mais aussi sur les animaux que les données peuvent être récoltées.
"J'ai près de 1 500 données par vache et par jour"
Au Salon de l'agriculture, les avis divergent chez les premiers concernés. "Rien ne peut remplacer l'homme. La machine, elle a ses limites", livre Jean, éleveur de charolaises dans la Drôme. Pour Adrien, éleveur de bovin en Nouvelle-Aquitaine, cette technologie est en partie bonne à prendre. "Ça ne peut pas faire de mal de gagner du temps sur certains points comme le rendement", explique-t-il.
Quentin Porquier est éleveur de vaches laitières dans la Somme. Il utilise l'intelligence avec la technologie de DeLaval depuis près de deux ans. "Grâce à ça, je peux avoir des résultats plus précis sur les données de santé. J'ai près de 1 500 données par vache et par jour. Ça me permet d'améliorer la performance, mais aussi le bien-être de mes bêtes", détaille l'éleveur.
Mais cette technologie à ses limites. Quentin raconte qu'il y a eu des erreurs d'analyse. À cause de ces dernières, il a fait avorter deux de ses bovins, croyants qu'ils étaient "sales", c'est-à-dire avec des impuretés dans le métabolisme de la bête. Mais elles ne l'étaient pas.
En face, les innovateurs acquiescent les remarques. "L’intelligence artificielle, elle sait faire plein de choses, mais on ne doit pas pour autant tout utiliser", tempère le groupe DeLaval. Andréa, l'étudiante en agronomie, est claire : "Tout progrès n'est pas bon à prendre."