Sans-abris : avec le retour des températures positives, plus de 200 personnes remises à la rue à Lille

Le mercure est remonté ces derniers jours. En conséquence, les places d’hébergement d’urgence mises à disposition dans les gymnases de la MEL ont été fermées par la préfecture, laissant à la rue plus de 200 personnes.

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En fin de semaine dernière, “environ 260 personnes” ont dû quitter les gymnases dans lesquels ils étaient abrités. En cause : la légère hausse des températures observées ces derniers jours. Fin novembre, alors que le froid frappait la région de plein fouet, “neuf lieux de mise à l'abri”  avaient été mis à disposition par l'Etat pour héberger des personnes sans-domicile, explique la Préfecture du Nord. “Ils ont tous été fermés.” Dans la métropole lilloise notamment, il s’agissait de trois gymnases de Mons-en-Baroeul, Lambersart et Lille.

Entre 300 et 400 appels par jour au 115

La préfecture gère les places en fonction des températures… Comme elles ont augmenté, ils ont décidé qu’il n’y avait plus d’urgence”, explique Vincent Morival, Vice-président de la Fédération des Acteurs de Solidarité (FAS). Une décision “incompréhensible” pour la fédération. “La situation des personnes à la rue est toujours la même : qu’il fasse 3°C ou -2°C, c’est impossible de vivre à la rue.”

La préfecture affirme que “des lieux de mise à l’abri seront réouverts dès lors que des conditions hivernales reviendraient avec des températures ressenties négatives.” Elle affirme par ailleurs qu’“onze maraudes et vingt-trois accueils de jour maillent le territoire et prennent en charge les personnes à la rue, en complément des places d'hébergement d'urgence pérennes.

En attendant, suite à la fermeture des gymnases, aucune solution n’a pu être apportée, car tous les lieux d’hébergement sont pleins. Le SAMU (Service d’aide mobile d’urgence social) reçoit chaque jour au 115 “entre 300 et 400 appels, pour, au mieux, deux places qui se libèrent”, explique Vincent Morival. Seules les familles ont pu avoir une place d’hébergement d’urgence : jusqu’à ce mardi inclus, un lieu a été mis à leur disposition par la mairie de Lille. “Un autre lieu est en train de se créer pour les familles, avec un soutien de la mairie, des fonds privés, d’associations locales.”

La mise à l’abri des personnes sans-domicile n’est pourtant pas une mission de la mairie. La préfecture est normalement en charge de ces situations d’urgence. Toutefois, aux yeux de Vincent Morival, la raison de ces fermetures est simple : “les fonds manquent”. “Ouvrir les gymnases, ça a un coût, entre le repas qui est servi, l’énergie, La Croix Rouge et la Protection civile”, précise-t-il.

1040 enfants à la rue dans les Hauts-de-France

Le vice-président de la FAS essaie de voir le verre à moitié plein : “On a bien vu les efforts concernant le maintien des places d'hébergement d’urgence ouvertes pendant le Covid dans les Hauts-de-France. Ça n'a pas été le cas partout. Donc on ne peut pas dire que l’Etat ne fait rien. Mais il n’en fait pas assez.” 

Vincent Morival a rencontré la semaine passée une famille qui passe son “troisième hiver” entre gymnases et solutions d’urgence. “Ils dorment dans la rue, dans des garages, chez des amis ou à l’hôpital”, raconte-t-il. “C’est complètement inhumain, de voir des enfants s’habituer à cette vie, à jouer comme si c’était normal de vivre dans un gymnase.”  En octobre 2023, d’après la Fédération des Acteurs de Solidarité, 1040 enfants étaient à la rue dans les Hauts de France, dont 292 de moins de quatre ans.

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