La préfecture du Nord s'apprête à augmenter le niveau de vigilance, pourtant déjà en "alerte".
Après deux mois passés en alerte sécheresse dans le département du Nord, la situation n'est pas prête de s'arranger. Il n'a guère plu pendant les mois d'avril et de mai, les prochains mois devraient être tout aussi secs... et ce ne sont pas les pluies orageuses de ces derniers jours qui vont arranger les choses, contrairement aux apparences.
Le dépit des producteurs
Combinées aux fortes chaleurs, ces averses sont en effet synonymes de maladie, et contraignent les producteurs à traiter leurs plants : "Les feuilles sont très ouvertes pour capter l'eau qu'elles n'ont pas eu depuis quelques semaines" explique Matthieu Leroy, producteur de pommes de terre. "Plus il y a d'eau, plus y a de lumière, plus le champignon peut venir se mettre sur la feuille et faire mourir la plante."Les pluies ne sont pas plus bénéfiques pour les nappes phréatiques, qui se remplissent beaucoup mieux en hiver lorsque la végétation ne fait pas obstacle à la pénétration du sol. Mais il a plu 20% de moins cet hiver que les années précédentes, et avec un mois de février particulièrement chaud (2,5°C de plus que la normale) la situation est particulièrement grave.
Où en est-on de l'alerte sécheresse ?
À tel point que la préfecture du Nord a dû adapter son dispositif d'alerte sécheresse. La bonne nouvelle, c'est qu'il est allégé au niveau de la Sambre – rétrogradée à la simple "vigilance sécheresse". En revanche, la situation sur le Cambrésis est particulièrement grave."Aujourd'hui, on est en alerte sur cette partie du département" explique Violaine Demaret, secrétaire générale de la préfecture du Nord. "On hésite à passer en alerte renforcée. On verra si on peut faire un peu de sur-mesure, mais quand on passe à un grade supérieur, c'est le sens de la mesure, c'est que c'est plus grave, donc il faut davantage restreindre, et ça concerne tout le monde."
Une alerte renforcée signifierait, sur ce territoire, une plus grande restriction des prélèvement industriels et agricoles, une forte limitation des prélèvements pour l'arrosage des jardins, des espaces verts, des golfs ou pour le lavage des voitures.
Les restrictions déjà en cours
Sur les territoires concernés par l'alerte sécheresse, c'est-à-dire en dehors de la Sambre et du Delta de l'Aa (qui n'avait pas été placé en alerte début avril), les restrictions d'usage de l'eau restent les suivantes :- Pour les particuliers et les collectivités : limitation de l’arrosage des pelouses et interdiction du remplissage des étangs ou du lavage des voitures en dehors des centres spécialisés qui recyclent l’eau.
- Pour les industriels : un objectif de réduction de consommation d’eau de l’ordre de 10 %.
- Pour les agriculteurs : une interdiction de l’irrigation des cultures entre 10H et 18H les samedi et dimanche.