Le ton est fortement monté entre Ugo Bernalicis et d'autres élus en commission, alors que l'insoumis réclamait une suspension de séance pour que les députés LFI se rendent dans l'hémicycle pour voter leur texte. Le député LFI vient d'être privé d'une partie de ses indemnités parlementaires. En attendant d'autres sanctions éventuelles
"Suspendez cette commission ! C'est ça la démocratie". Cacophonie ce jeudi 30 novembre à l'Assemblée Nationale en commission des lois. Ugo Bernalicis, député LFI du Nord, est sorti de ses gonds pendant une vingtaine de minutes au milieu de l'examen du projet de loi immigration. En cause, le refus du président de commission, Sacha Houlié, de suspendre la séance pour permettre aux députés de suivre des textes inscrits dans le cadre de la niche parlementaire de la France Insoumise.
"Ce n’est pas du cinéma, c’est de la démocratie!"
Dans une vidéo relayée par le journaliste Hugo Couturier, on voit le député du Nord, debout au milieu des députés, répéter au milieu d'invectives de ses pairs "suspendez cette commission ! C'est ça la démocratie". Devant le refus de suspension du président de la commission Sacha Houlié, le député du Nord s'emporte de plus belle "qu'est-ce que c'est ça ?", "intolérable" .
Il lui est alors demandé d'"arrêter" son "cinéma". Réponse du député qui tape du poing sur la table "Ce n’est pas du cinéma, c’est de la démocratie! Oh! qu’est-ce qu’il faut pour que ça monte au cerveau?"
S'en serait alors suivi une "altercation physique". D'après les informations du Figaro, Ugo Bernalicis aurait empêché son collègue du groupe Liot, Christophe Naegelen, de présenter son amendement. Il lui aurait saisi le bras. Il y a eu "contact physique", mais "pas de violence", a relaté la députée Renaissance Caroline Abadie auprès de l'AFP.
Privé d'un quart de ses indemnités parlementaires
Après plusieurs échanges tendus dans la salle, le président Sacha Houlié a dénoncé "un bazar incroyable" et a saisi la présidence de l'Assemblée pour "troubles graves" et réclamé des sanctions à l'encontre du député du Nord. Dans un communiqué cité par l'AFP, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé que le député serait privé d'un quart de son indemnité mensuelle (1.476 euros).
"Il appartiendra au bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive, de se prononcer sur une éventuelle sanction plus sévère", précise le communiqué. Une réunion du bureau de l'Assemblée est prévue le 13 décembre.
Hier, le député Ugo Bernalicis a gravement perturbé la Commission des Lois, a menacé ses collègues et les a injurié.
— Sacha Houlié (@SachaHoulie) December 1, 2023
Merci à @YaelBRAUNPIVET pour la sanction immédiate qu’elle prononce, à titre conservatoire dans l’attente de la réunion du Bureau prévue le 13/12.
"Moi aussi je vais demander des sanctions", a réagi Ugo Bernalicis, selon l'AFP.