Tereos : un repreneur a été trouvé pour relancer une activité agroalimentaire sur le site d'Escaudoeuvres

Contre toute attente et alors même que le sort de la sucrerie Tereos semblait définitivement scellé à Escaudoeuvres, le Ministre de l'Industrie annonce qu'un repreneur s'est finalement manifesté pour relancer une activité sur le site. Roland Lescure se rendra sur place lundi 28 août pour définir les contours du projet.

Il y a 6 mois, l'annonce de la restructuration de la sucrerie Tereos, qui a fait vivre des générations d'ouvriers à Escaudoeuvres avait été un sacré coup de tonnerre sur ce territoire du cambrésis. Le site s'apprêtait d'ailleurs à célébrer ses 150 ans. Alors même que tous les voyants du groupe sont au vert, affichant un chiffre d'affaires de plus de 5 milliards d'euros en 2022 et un résultat net de 172 millions d'euros, difficile pour les quelque 153 salariés d'accepter cette situation. 

Certes un accord de préservation de l'emploi a été trouvé entre syndicats et direction. Mais celui-ci prévoit, dans l'état actuel des choses, le reclassement de la totalité des salariés à plusieurs kilomètres de chez eux. 50 d'entre eux rejoindraient ainsi l'entreprise Tereos de Boiry-Sainte-Rictrude dans l'Arrageois, 20 autres celle de Origny-Sainte-Benoite près de St Quentin dans l'Aisne, quelques-uns étant reclassés sur les sites d'Attin et de Lillers dans le Pas-de-Calais.

Tous percevant une prime de mobilité géographique et un remboursement des frais de déplacement pendant un peu plus de 5 ans, tandis que 40 salariés seraient donc maintenus sur le site pour assurer des activités de reconditionnement du sucre pour le compte d'usines extérieures. 

Une réduction de voilure mise sur le compte d'une réorganisation du groupe qui se fendait à l'époque du communiqué de presse suivant : "Ce projet consisterait au redimensionnement de l’empreinte industrielle du site d’Escaudoeuvres avec un projet d’arrêt de l’activité sucrière et le maintien de l’activité du centre logistique, ainsi que d’une partie des activités du service agricole et support"

Le site souffrant, selon le groupe, d'une "baisse de volumes de betteraves engagés pour des raisons agronomiques (rotation culturale, sécheresse, jaunisse)."

Le représentant du syndicat CGT du site d'Escaudoeuvres déclarant à l'époque :

Ca laisse un goût amer, on ne comprendra jamais pourquoi on ferme. Maintenant il fait aller de l'avant et vivre avec."

Loïc Lagouche, délégué CGT (le 13/06/23)

Et pour noircir encore un peu plus le tableau, le géant sucrier était condamné en janvier à 500.000 euros d'amende et à plus de 9 millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir pollué l'Escaut en 2020, provoquant la mort de plusieurs tonnes de poissons. (L'entreprise a fait appel).

En mars plus de 300 personnes s'étaient mobilisées pour défendre la pérennité du site que les salariés ont occupé durant plusieurs semaines.

Un repreneur contre toute attente

Mais voilà, alors qu'on ne s'y attendait plus, que le Ministère chargé de l'Industrie annonce l'arrivée d'un acteur de l'agroalimentaire candidat à la reprise d'une activité sur le site, sans toutefois apporter davantage de précisions sur les contours du projet.

Selon l'AFP, le Ministre Roland Lescure sera sur place ce lundi 28 août pour "la signature officielle de la vente du terrain de l'entreprise à un repreneur industriel".

Le Ministre avait estimé à l'époque que l'annonce de la fermeture était injustifiée, alors que le groupe Tereos gagnait de l'argent.

Ce projet changera-t-il la donne pour les salariés censés se déplacer ? La question reste en suspens alors que direction et syndicats de l'entreprise sont à ce stade injoignables.  

Toujours selon l'AFP, Tereos, propriétaire des marques Béghin-Say et La Perruche, a annoncé en juin avoir tourné la page d'"une crise sans précédent" et réalisé sur l'exercice 2022-2023 un bénéfice opérationnel "record" dopé par les cours du sucre. 

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