En arrivant en tête devant le peloton des favoris, Victor Lafay remporte la première victoire d'étape de l'équipe Cofidis sur le Tour depuis quinze ans.
C’est la fin de ce que les amateurs de cyclisme appelaient “la malédiction Cofidis”. Depuis 2008, l’équipe n’avait plus gagné aucune étape sur le tour. À l’époque, Sylvain Chavanel passait la ligne d’arrivée en tête à Montluçon. Quinze ans plus tard et à la surprise générale, c’est un quasi-inconnu du grand public qui offre la victoire à Cofidis et brise ainsi la malédiction. Victor Lafay s’est imposé ce dimanche dans la deuxième étape, la plus longue, entre Vitoria-Gasteiz et Saint-Sébastien. Parti seul dans le dernier kilomètre, il a résisté au retour du peloton des favoris. Il devance les cadors Wout Van Aert (Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE-Emirates).
Pourquoi c’est important ?
La formation Cofidis est une équipe cycliste nordiste créée en 1997 et financée par l’entreprise Cofidis basée à Villeneuve d’Ascq (Nord). Le budget annuel de l’équipe WorldTour est d’environ 13 millions d’euros alors forcément, l’attente en terme de résultats est grande. Aujourd’hui, en brisant une malédiction vieille de 15 ans et en ramenant cette victoire, Victor Lafay rassure sur le plan du projet sportif et financier. “C’est le sens de mon engagement dans l’équipe, il y a plus de 5 ans maintenant. Pour ce tour, on veut ramener des victoires d’étape. Si on en a une deuxième, ce serait super !” analyse le coureur français, quelques minutes après sa victoire.
À la tête de la formation nordiste… un nordiste, forcément. Cédric Vasseur, ancien coureur, maillot jaune sur le tour et originaire de Haubourdin (Nord). Depuis 2017, il est manager général de l’équipe. Et à voir les images de sa joie, intense, dès la victoire de son poulain, on devine tout l’attachement de Cédric Vasseur pour son équipe. “Chaque année, au départ du tour, on nous pose la même question : “alors Cofidis, quand est-ce que vous allez gagner ?" Et bien voilà, Cofidis est revenu dans la cour des grands, et ce n’est pas fini. C’est une délivrance.” Dans l’emballement, Cédric Vasseur livre même l’ingrédient secret de cette victoire. “On a l’impression d’une malédiction, alors on a changé de maillot pour le Tour, visiblement, ça marche !” analyse le manageur, ironique. De quoi se réjouir du premier succès nordiste sur les routes de France, depuis quinze ans.