Quelques mois avant le début du Tour de France, l’organisateur met en place la troisième édition du label "ville à vélo du Tour de France". Une distinction qui permet de récompenser les villes historiques de la Grande Boucle, promouvant la pratique de la "petite reine". Parmi les communes candidates au label cette année, trois viennent des Hauts-de-France : Compiègne, Laon et Le Touquet.
"Le Tour de France, c'est le tour de toutes les France : la France des petits villages, des petites communes", traversés depuis plus d'un siècle, décrit David Lazarus, le maire de Chambly et membre du jury du label "Ville à vélo du Tour de France".
Pour récompenser ces municipalités qui ont fait et qui écrivent encore l’histoire de cet événement sportif mondial, l’organisation du Tour de France a décidé de créer ce label en 2021. L'objectif n'est pas de "labelliser toutes les communes de France, explique le maire de Chambly. C'était pour permettre aux communes qui font vivre le Tour, de pouvoir profiter de cette occasion-là pour les mettre en valeur. Quand une ville accueille le tour, c'est en général parce qu'elle est très motivée."
Parmi les trois villes candidates des Hauts-de-France, Le Touquet (Pas-de-Calais) est la commune ayant le plus accueilli le Tour, cinq fois ville-étape. Compiègne (Oise) se positionne juste derrière, quatre fois ville-étape. De son côté, Laon (Aisne) n'a vu qu'une seule fois l'événement poser ses valises, pour une arrivée et un départ, en 1938.
Un label pour récompenser des actions concrètes
Christian Tellier, l'adjoint au maire en charge des sports de Compiègne, explique l'importance d'avoir ce label afin de reconnaître toutes les actions et tous les liens de la ville à travers ce sport. "Ça correspond à quelque chose de concret. Ici, Compiègne accueille depuis 1977 le départ de Paris-Roubaix. Ce qui fait qu’on est directement concerné par le vélo. Tous les ans, on fait la dictée de Paris-Roubaix. Enfin, on fait pas mal d'actions autour le vélo, pour la promotion du vélo".
Par ailleurs, un budget important de la ville est consacré au cyclisme. "Je ne saurais même plus vous dire combien de kilomètres de pistes cyclables on a dans l'agglomération. Chaque année, on a budget important pour faire des pistes cyclables complémentaires parce que Compiègne est entouré de la forêt. Et il y a des pistes cyclables partout en forêt. C'est vraiment très agréable d'aller d'une ville à l'autre, au travers de celles-ci." Il y a également des subventions importantes, entre 50 et 60 000€, donnés pour les associations sportives et les clubs sportifs qui pratiquent le cyclisme dans la ville de Compiègne et son agglomération.
"Un passage obligatoire pour être ville étape dans un futur proche"
Raphaël Josseaux - Responsable du Service des Sports de la ville de Laon
Pour Laon, la raison est simple : "C’est un passage obligatoire pour être ville étape", affirme Raphaël Jousseaux, responsable du service des sports de la ville. Après avoir fait connaître leur envie à ASO, l’organisateur du Tour de France, d’accueillir la Grande Boucle "au cours de ce mandat, on nous a dit la première étape, c’est de postuler à ce label. On a été label ville active et sportive en 2021. Ça permet quand même de valoriser et de faire des points d'étape sur nos politiques", en l’occurrence sur la politique vélo de la ville.
Onze villes des Hauts-de-France labellisées
En deux ans, 108 villes de France et d’Europe ont été ainsi labellisées. Onze d’entre-elles se trouvent dans les Hauts-de-France. En 2023, Le Touquet remet son label en jeu, en vue d’un meilleur classement. Les deux autres communes picardes, Compiègne et Laon, pourraient s'ajouter à la liste des villes distinguées. Les municipalités sont libres de candidater. "Elles ont un dossier assez complet à remplir. À l’issue de cette première étape, avec le concours d'une structure spécialisée sur toutes les questions de vélo dans l'espace urbain", le jury étudie les candidatures, indique David Lazarus. "L’analyse nous permet de classer les communes. On apprécie moins le niveau que la tendance. Quelqu'un qui part de très bas, mais qui fait un gros effort est plus méritant que quelqu'un partant déjà de plus haut."
Les critères pris en compte sont multiples : la place du cyclisme dans les modalités de déplacement, les politiques proactives auprès des jeunes publics, afin de voir "comment les communes se mobilisent pour qu'il y ait une appropriation du vélo dès le plus jeune âge". Le critère des infrastructures est également scruté. "Il n'y a rien de pire que d'avoir une piste cyclable qui ne débouche sur rien. C’est ce genre de points qui sont évalués", détaille le maire de Chambly. Sans oublier de voir l’aide apportée par ces villes aux clubs et aux différentes associations parties prenantes de ce sport.
Le label se décline en quatre niveaux
L'étude de la candidature attribue un certain nombre de points (100 points maximum) et permet ainsi de situer le niveau de la ville. Il y a quatre échelons symbolisés par des petits vélos jaunes. Ces derniers apparaissent sur les panneaux aux entrées des municipalités labellisées. Toutes les communes qui obtiennent plus de 70 points ont le droit à 4 vélos, les communes totalisant entre 50 et 69 points peuvent afficher 3 vélos, les communes entre 30 et 49 points reçoivent deux vélos et celles qui ont entre 20 et 29 points bénéficient d’un vélo.
"Ce qui est vraiment important, c'est que les communes sont fières d'avoir ce label-là parce que c'est un label en lien avec leur histoire particulière" avec le Tour de France. Les 32 candidatures, de cette année 2023, ont été étudiées par le jury qui s’est réuni la semaine dernière. Compiègne, Laon et Le Touquet devront patienter jusqu’au 11 mai prochain afin de connaître le verdict et le classement obtenu dans ce label.