Le 6 décembre dernier, Gabriel Attal a annoncé le lancement de l'expérimentation du port de l'uniforme dans les écoles de collectivités locales volontaires. La candidature de Tourcoing pour quatre écoles élémentaires de la ville a été retenue par le ministère de l'Éducation nationale.
Gabriel Attal doit officialiser la nouvelle durant le 20h de TF1 lundi 11 décembre, mais d'ores et déjà à Tourcoing, "l’équipe municipale est très contente de cette nouvelle et de cette expérimentation ! Je pense que c’est une bonne chose pour les élèves d'avoir une égalité, explique Doriane Bécue, maire (DV) de Tourcoing. C'est aussi une façon de lutter contre le harcèlement scolaire. On a tous vécu des situations de personnes victimes parce qu'elles n'avaient pas de baskets de marque ou le dernier manteau à la mode. Et du coup, ça va permettre aux élèves de travailler avec un certain respect."
Concertation avec les directeurs et le rectorat
La candidature de la ville du Nord a été retenue par le ministère de l'Éducation nationale pour tester le port de l'uniforme dans quatre écoles de la commune : le groupe scolaire (maternelle et primaire) Balzac-Hugo, l'élémentaire Jules Ferry et l'élémentaire Lamartine.
"On avait eu écho de cette expérimentation, donc on a candidaté en accord avec les directeurs et les directrices de ces quatre écoles, explique Doriane Bécue. On a pris contact avec l'ensemble des directeurs et les deux inspecteurs du secteur. Et tous étaient d'accord."
Les écoles choisies sont toutes situées dans des quartiers prioritaires de Tourcoing : Epidème pour Balzac-Hugo et La croix rouge pour Ferry-Lamartine. "On sait qu'il y a des difficultés dans certaines écoles et on voulait une égalité de traitement pour l'ensemble des enfants, justifie Doraine Bécue. Ce sont des écoles avec lesquelles on a l'habitude de bien travailler et dont on savait qu'on aurait l'accord pour mettre en place cette expérimentation. C'est toujours mieux quand on sait qu'on a des écoles qui sont volontaires et là, c'est clairement le cas."
Entre 500 et 600 élèves concernés
Tout est cependant encore à mettre en place pour la rentrée de septembre 2024 : faire valider le projet par les conseils d'école, le communiquer aux parents, déterminer la composition du trousseau de base et trouver une entreprise "de préférence locale" pour produire les vêtements. "Au niveau de la prise en charge, c'est 50% par la commune, 50% par l'État, détaille Doriane Bécue. On a fait une première estimation d'à peu près une centaine d'euros par équipement pour à peu près 500, 600 élèves. S'il y a d'autres communes dans le Nord retenues sur l'expérimentation, peut-être qu'on pourra travailler avec elles."
Ce pourrait peut-être être la ville de Denain également dans le Nord. La maire socialiste Anne-Lise Dufour a en effet indiqué à l'AFP qu'une consultation avait été menée auprès des parents d'élèves dans les écoles, et qu'elle attendait la confirmation du ministère d'une participation de sa ville pour "enclencher la phase B. Dans l'école la plus favorable, il y a eu 61% de oui, dans une autre école plus
défavorisée, 50% de oui, 50% de non", a-t-elle précisé.
Le 6 décembre dernier, Gabriel Attel a annoncé le lancement d'une "expérimentation d'ampleur" du port de l'uniforme dans les établissements scolaires du premier et second degré des collectivités qui se porteraient volontaires.
Une mesure test qui ne coûtera rien aux familles
L'expérimentation, en partie financée par l'État, devrait débuter à la prochaine rentrée de septembre 2024. Elle se fera dans un nombre limité d'établissements scolaires du second degré. Le projet devra avoir été validé en conseil d'administration ou en conseil d'école puis être inscrit dans le règlement intérieur.
Pour chaque élève sera proposé un trousseau de base unique comprenant de cinq polos, deux pulls, deux pantalons, le dernier mot revenant aux collectivités dans la mesure où ce sont elles qui passeront les commandes. Il pourrait être personnalisable par la pose d'écussons sur décision des élus.
Cette expérimentation bénéficiera d'un suivi scientifique, une évaluation du climat scolaire, des résultats et de l'ambiance en classe, a par ailleurs indiqué le ministre de l'Éducation nationale.