Parmi les treize candidats à la primaire à droite, le maire de Turcoing, vice-président des Hauts-de-France Gérald Darmanin a fait son choix : il soutiendra Nicolas Sarkozy. Il espère "modestement influencer" la politique sociale de l'ancien Président.
Nombreux étaient les candidats à la primaire des Républicains qui, d’après le Figaro espéraient obtenir le soutien de Gérald Darmanin. Après avoir été courtisé par Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Bruno Le Maire, le maire de Tourcoing, vice-président des Hauts-de-France a finalement choisi son candidat : ce sera Nicolas Sarkozy, annonce-t-il dans un entretien au Figaro.
Autocritique
Gérald Darmanin et Nicolas Sarkozy ont eu des différends. En décembre, le maire de Tourcoing quittait son poste de poste de secrétaire général adjoint des Républicains. Il trouvait alors qu’au sein de son parti « Les débats identitaires sont nauséabonds. Le religieux hystérise notre vie politique. » Gérald Darmanin tenait alors Nicolas Sarkozy et son entourage pour responsables de cette dérive dans le discours de la droite.A lire l’entretien que le maire de Tourcoing donne au Figaro, les huit mois écoulés depuis cet événement auraient permis à l’ancien Président de faire son autocritique : « L’identité et la sécurité sont évidemment des questions essentielles, et le contexte dramatique dans lequel nous vivons nous le rappelle, mais la droite doit aussi être sociale, de proximité et répondre aux aspirations populaires, ce qu’elle ne faisait pas forcément il y a quelques mois. (…) Aujourd’hui, il me semble que de tous les candidats à la primaire, c’est Nicolas Sarkozy qui incarne le mieux cet équilibre. »
Candidat du peuple
En tant qu’élu local dans une « ville très populaire » Gérald Darmanin trouve la vision sociale de Nicolas Sarkozy plus proche de la sienne : « j’apprécie qu’un candidat défende les aspirations du peuple plutôt que des préoccupations plus bourgeoises » explique-t-il.Pour lui, si Nicolas Sarkozy devenait à nouveau Président, cela aurait des répercussions sur sa vile mais aussi sur les Hauts-de-France : « Mon engagement derrière Nicolas Sarkozy est à la fois de cœur et de raison, pour mon pays et aussi pour mon territoire, qui a besoin de de réformes extrêmement profondes pour ne pas louper définitivement le train de la modernité. Modestement, je souhaite influencer la ligne qu’incarnera notre candidat à la présidentielle afin que les Français soient convaincus qu’être de droite, ce n’est pas être dur avec les faibles. » Gérald Darmanin, décrit par le Figaro comme « l’étoile montante » des Républicains développe ensuite sa vision de la droite « sociale », qu’il espère influencer en prêtant une attention particulière aux personnes dépendantes ou aux accidentés de la vie.
Des répercutions sur Tourcoing et les Hauts-de-France
Enfin, s’il avait reproché à Nicolas Sarkozy son obsession pour le fait religieux, Gérald Darmanin considère désormais qu’il est « le meilleur connaisseur des questions religieuses ». Nicolas Sarkozy veut interdire le port du voile à l’université ou les menus de substitution dans les cantines ? « Je continue à penser qu’il faut interdire les menus communautaires dans les cantines, explique l’élu mais qu’un enfant peut manger du poisson à la place de la viande. Quant au voile à l’université, je propose son interdiction pendant les cours. C’est une question de politesse vis-à-vis du professeur : on se découvre dans une salle de classe. » Le maire de Tourcoing souhaite par ailleurs interdire la construction de minarets.Gérald Darmanin précise enfin que son soutien à Nicolas Sarkozy n’engage que lui et ne préfigure en rien le choix de Xavier Bertrand, même si les deux hommes sont très proches.