VIDÉO. À Tourcoing, les jeunes "appelés" de 13 départements entament leur Service national universel

Certains viennent même de Guyane.

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Ils veulent "se rendre utiles", "faire des rencontres", découvrir "un territoire" ou "les valeurs de la France": une centaine d'adolescents intimidés mais volontaires, en uniforme et casquette, entamaient lundi à Tourcoing leur service national universel (SNU), lancé dans 13 départements pilotes.

"On met correctement la casquette ! Chemisier dans le pantalon, on se tient droits, le ministre arrive !", lance l'un des instructeurs, sérieux, les yeux rivés sur la rangée de jeunes en pantalon bleu marine et polo blanc cocardé défilant devant lui dans la Cour du lycée professionnel Le Corbusier. 

Certains ont les yeux fatigués, mais restent en ordre. Comme environ 2.000 jeunes de 15 à 16 ans, en seconde générale ou professionnelle, CAP, apprentissage ou décrochage scolaire, ils vont vivre deux semaines en communauté, loin de chez eux, participant ainsi à la phase de test du SNU, promesse de campagne d'Emmanuel Macron. 

 

"Bravo d'avoir osé !"


"Vous êtes les pionniers de ce SNU ! Vous êtes là parce que vous avez envie d'aider les autres, (...) vous êtes réunis autour de cette belle idée de l'engagement", les salue, sous un soleil éclatant, Gabriel Attal, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale et pilote du projet. 
 
"Bravo d'avoir osé !" renchérit la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, "ravie" que des jeunes puissent grâce à l'expérience "voir concrètement que nous ne sommes pas qu'une société d'individus, mais une nation". 

Après une Marseillaise entonnée à l'unisson, deux volontaires hissent solennellement le drapeau tricolore. "On va faire ça tous les matins. C'est un peu impressionnant, mais on est fiers. Ces couleurs, ça nous représente !", confie Vincent, originaire de la Creuse. Il entend "s'engager plus tard dans l'armée" et voit dans le SNU un "moyen de commencer". 

Pour Camille Manac'h, arrivée des Hautes-Pyrénées, l'expérience est plutôt un moyen "de découvrir, sortir du quotidien" et "rencontrer des jeunes très différents, qui viennent d'ailleurs".

 

"Je voulais un moyen de me rendre utile"


Venus des Ardennes, du Vaucluse,de Guyane, les jeunes sont répartis dans dix "maisonnées" de dix recrues, où "chaque jeune vient d'un département différent", "encadrées par un tuteur et un cadre de compagnie", explique Vanessa Thirion, directrice adjointe du centre SNU. 

Comme Andréa ou Hugo, la plupart voulaient "faire des rencontres" et voyager, "découvrir un nouveau territoire", expliquent-ils devant les deux ministres, à l'occasion d'un atelier.
 

"Je voulais un moyen de me rendre utile", lance une autre jeune, alors qu'un troisième, qui rêve d'entrer dans les forces de l'ordre, veut "vivre ce qu'ont vécu nos anciens, nos soldats".

Pour cette première journée, les "appelés" enchaînent test de français, bilans de compétences et médical. "Ensuite, ils se lèveront à 6h15, feront généralement deux heures de sport, puis des activités pédagogiques", explique la directrice Patricia Lammertyn, ex-inspectrice retraitée de l'Education nationale. 

 

"Chercher du sens"


Entre "atelier jardin écologique", visite des serres pédagogiques de Tourcoing, module Défense et mémoire, atelier "sur le cyberharcèlement", théâtre, ou encore "sur les gestes qui sauvent", les activités "seront très variées". Le soir, "ils débattront de leur journée lors d'un 'conseil de maisonnée', parleront notamment d'égalité, de discriminations...", ajoute-t-elle.

Des jeunes venus "chercher du sens", "partager et découvrir", aider les décrocheurs "par l'exemple" mais aussi "s'émanciper", juge le secrétaire d'Etat Gabriel Attal. 

"Ce qui manque", en France, "c'est un moment de brassage, de creuset républicain, où des jeunes qui viennent d'horizons très différents se retrouvent autour des valeurs de la République", estime-t-il, ravi de lancer ce "rite d'initiation vers la citoyenneté".
 
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