Cet automne, 15,7 % des élèves de 5e de la région Hauts-de-France ont été vaccinés contre le papillomavirus (HPV) lors de la campagne lancée par le gouvernement. Des chiffres au-dessus de la moyenne nationale.
Selon l'Agence régionale de santé, 15,7 % des collégiens de 5e ont reçu une première injection contre le papillomavirus dans les Hauts-de-France. C'est plus que la moyenne nationale, évaluée en dessous de 15 %. Ces chiffres ont été collectés à l'issue de la campagne de vaccination, lancée d'octobre à décembre, dans tous les collèges publics et les établissements privés qui le souhaitaient.
Objectif : prévenir les infections dues aux souches sexuellement transmissibles du virus. Virus responsable de plusieurs types de cancers, tels que ceux du col de l’utérus, de la vulve, du vagin ou encore de l'anus. "Tout le monde doit se protéger et se faire vacciner, car le préservatif ne suffit pas à protéger complètement contre la transmission de ce virus. C'est là que la vaccination a tout son intérêt", explique Arthur Foulon, chef du service obstétrique du CHU d'Amiens. Pendant longtemps, le vaccin n'a été proposé qu'aux jeunes filles. Désormais, tous les adolescents peuvent se faire vacciner à partir de 11 ans, et de préférence avant le début de l'activité sexuelle.
Des chiffres en deçà des objectifs du gouvernement
Sur les 79 000 enfants scolarisés en 5e dans les Hauts-de-France, un peu plus de 12 400 ont été vaccinés dans leur établissement scolaire. Ils font partie des 117 000 collégiens vaccinés contre le HPV sur le plan national. Une donnée en deçà des objectifs du gouvernement qui espérait près du double d’enfants vaccinés, soit près de 30 % des effectifs.
Papillomavirus : "117 000 collégiens ont été vaccinés, ce qui représente 13 à 15%" de la cible, au lieu des 30% espérés, admet Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention; qui annonce une nouvelle "campagne de communication dès le printemps". pic.twitter.com/T6fiLWAYWm
— franceinfo (@franceinfo) March 3, 2024
À noter tout de même que ces chiffres ne tiennent pas compte des enfants qui ont reçu les injections chez leur médecin, précise l'ARS des Hauts-de-France. Mais pour Arthur Foulon, un travail de communication reste à mener. "On peine à en parler, parce que ça touche à l'intimité, avec ce côté transmission par voie sexuelle, mais il faut lever ces tabous, et on voit qu'on commence à les lever, à en parler avec son médecin, sa sage-femme..., précise-t-il. En Angleterre, en Australie, où ils vaccinent depuis très longtemps garçons et filles, ils vont quasiment faire disparaître le cancer du col de l'utérus dans leur pays."
Des problèmes de moyens humains évoqués
Pour expliquer ce faible taux de vaccination, des médecins évoquent sur le plan national des problèmes de moyens. Il y aurait selon eux "de moins en moins de médecin scolaire et d’infirmière scolaire. On demande à des médecins libéraux de ville de sortir de leur cabinet pour vacciner les enfants dans le cadre scolaire."
Pour rappel : une seconde injection du vaccin doit avoir lieu six mois après la première. Une nouvelle campagne aura donc lieu au printemps dans tous les collèges de France.